Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/90

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— Tu es fou !

— Oui, oui, reprit le beau Laurent avec un sourire railleur, ta réputation est connue ; mais, ajouta-t-il, que comptes-tu faire de tes hôtes ?

— Je ne sais trop comment leur faire quitter la colonie, en ce moment surtout, où tous les navires sont dehors.

— Pardieu ! rien de plus facile, dit Vent-en-Panne. J’ai pour intime ami un boucanier, dont sans doute tu as entendu parler souvent, car il jouit d’une grande réputation parmi nous.

— Comment le nommes-tu ?

— Le Poletais.

— Qui ne connaît le Poletais, au moins de réputation ? répondit le capitaine.

— Bon ! c’est un chasseur de taureaux, il méprise le sanglier, qu’il n’attaque que rarement et quand il y est forcé ; c’est un gars solide, dévoué à ses amis.

— Oui, oui, dirent les flibustiers, le Poletais est un vrai Frère de la Côte.

– C’est l’homme qu’il nous faut ; il doit chasser en ce moment aux environs de l’Artibonite ; allons le trouver, il nous donnera tous les renseignements nécessaires pour atteindre une ville ou un bourg espagnol, sans avoir maille à partir plus que de raison avec les cinquantaines. Cette proposition te convient-elle, Ourson ?

— Parfaitement. Quand partirons-nous ?