Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/95

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

IV

Comment les flibustiers rencontrèrent le Poletais occupé à cerner tout seul une Cinquantaine espagnole.

Il faisait sombre encore ; le froid était vif ; à l’horizon les flots de l’océan des Antilles commençaient à prendre des teintes d’un rouge sanglant, le soleil n’allait pas tarder à surgir du sein des eaux.

Les voyageurs suivaient un chemin étroit et rocailleux bordé de chaque côté par les touffes vertes des sassafras ; ça et là surgissaient des groupes de cocotiers qui, aux derniers souffles de la brise expirante, balançaient leurs têtes touffues.

Au loin on apercevait la masse sombre et imposante de la plus épaisse forêt de l’Artibonite, do-