Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/139

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savez : quand j’ai dit une chose, c’est entendu ; je ne reviens jamais sur ma parole, et puis j’ai mon idée.

— Très-bien ! C’est probablement sur cette idée que vous désirez me consulter ?

— Précisément.

— Je l’ai devinée mais c’est égal, allez toujours.

— Vous l’avez devinée ? voilà qui est fort, par exemple !

— Non, cher Lebris ; quand on connaît votre cœur et qu’on sait combien vous aimez votre matelot, c’est au contraire très-simple : vous voulez retrouver Olivier, vos recherches dussent-elles durer un an, et redevenir son compagnon au désert comme vous l’avez été si longtemps sur mer.

— Eh bien ! oui, monsieur, c’est vrai ; voilà ce que je veux faire. Mon matelot ne doit pas rester ainsi seul et abandonné, je ne le veux pas ; il m’aura près de lui ; s’il lui plait de demeurer au désert, nous y demeurerons ; si l’envie lui prend de se mêler de nouveau à la grande famille civilisée, nous y rentrerons de compagnie.

— Je vous approuve, mon cher Lebris. Cette idée noble et généreuse est digne de vous ; mais ce n’est pas tout de vouloir, il faut pouvoir. Comment ferez-vous ?

— Bah ! j’ai fait quatre fois le tour du monde ; la mer est beaucoup plus grande que la terre, j’ai toujours su y trouver mon chemin ; je m’orienterai, voilà tout ! Je ferai comme les sauvages ; d’ailleurs je l’ai mis dans ma tête, cela sera. À présent, dites-moi comment je dois me retourner pour retrouver bientôt mon matelot ? voilà ce que je désire savoir.