Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/141

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— Asseyez-vous et causons sérieusement, interrompit M. Maraval ; cette affaire est très-grave, elle a besoin d’être étudiée et examinée.

— Soit ! Causons, cher don Jose, mais il faut…

— Patience ! vous dis-je.

L’entretien se prolongea longtemps entre les deux hommes ; il durait encore lorsque, quatre heures plus tard, Ivon Lebris, reposé et rafraîchi par un bon sommeil, vint frapper à la porte du cabinet où les deux hommes s’étaient retirés.

— Est-ce que je vous dérange ? demanda-t-il.

— Non pas, au contraire. Nous nous sommes beaucoup entretenus de votre projet : il est excellent je vous aiderai dans son exécution.

— Bon ! fit-il gaiement ; alors, je réussirai…

— Je l’espère. Vous n’avez rien à faire par la ville, n’est-ce pas ?

— Rien absolument.

— Alors, ne sortez pas : il faut avant tout songer à votre sûreté et à celle de votre bâtiment.

— C’est juste.

— Je vous ferai obtenir aujourd’hui même des lettres de protection nord-américaine ; votre navire sera dénationalisé il prendra le nom…

— De Lafayette ! interrompit vivement Ivon Lebris.

’Va pour Lafayette ! c’est un nom de bon augure, reprit en souriant le banquier ; il portera le pavillon étoilé des États-Unis. Le señor don Carlos de Santona s’intéresse beaucoup à Olivier ; il veut nous aider à le retrouver, autant que cela lui sera possible ; il possède un yacht de plaisance, en ce moment à Séville ; ce yacht descendra cette nuit à Cadix. Demain, vous partirez, avant le lever du