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Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/203

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taine de fusils, et encore ils s’en servaient fort mal.

Le plan des Indiens était d’une simplicité terrible.

Le voici en deux mots :

Les Outlaws s’étaient embusqués de façon à surveiller toutes les ouvertures de la maison, fenêtres et œils-de-bœuf, contre lesquels ils faisaient un feu incessant et si bien dirigé, qu’il était impossible aux assiégés de se montrer et, par conséquent, de viser leurs ennemis avec quelque chance de succès.

Pendant ce temps-là, les Indiens s’étaient divisés en deux troupes, dont l’une essayait de défoncer les portes solidement barricadées, tandis que l’autre tentait de se cramponner après les saillies des murailles et de les escalader pour s’emparer du toit.

Malgré leurs énergiques efforts, les assiégés ne réussirent pas à empêcher l’envahissement de la maison, la défense leur étant rendue presque impossible par le tir des Outlaws contre les fenêtres. Après une heure d’efforts incessants, la porte principale vola en éclats, les Indiens se précipitèrent dans l’intérieur en brandissant leurs armes et poussant d’horribles clameurs.

Alors une mêlée terrible s’engagea corps à corps dans la première pièce de la maison, entre ces ennemis que la rage aveuglait.

Soudain, au plus fort de ce combat acharné, le cri de guerre des Comanches fut poussé avec une énergie formidable et domina le tumulte ; une décharge faite à bout portant sur les Outlaws les renversa tous sur le sol, tués ou affreusement blessés, et se tordant avec d’horribles blasphèmes dans les affres de l’agonie.