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Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/204

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Deux cents démons, épouvantables à voir, se ruèrent alors sur les confédérés, qu’ils attaquèrent par derrière ; ceux-ci, surpris, épouvantés par cette attaque à laquelle ils étaient si loin de s’attendre, furent, malgré une résistance désespérée, tués, mis hors de combat ou réduits à chercher leur salut dans la fuite ; mais tous furent impitoyablement massacrés par leurs féroces ennemis.

Le combat, ou plutôt la boucherie, avait duré une heure et demie ; bandits et Indiens avaient tous succombé.

Les Comanches firent une ample moisson de chevelures sur les morts et les blessés, qu’ils scalpèrent, sans même daigner les achever, et qu’ils laissèrent froidement mourir sans leur jeter un regard de pitié.

Les étrangers, eux aussi, avaient beaucoup souffert ; trois étaient morts, quatre autres étaient blessés ; deux seulement étaient sans blessures, leur chef et Sans-Piste ; quant à Poil-de-Vache, il avait été tué et scalpé par un Sioux, que Sans-Piste avait tué à son tour pour venger son ami.

Belhumeur et son cousin Sans-Piste, fort experts en blessures, avaient, aussitôt le combat terminé, installé une espèce d’infirmerie, ou plutôt d’ambulance, dans la maison ; ils avaient porté de prompts secours aux blessés, jusqu’à ce que les femmes Comanches, prévenues par le Sachem, fussent venues les rejoindre et les aider dans le pansement des malheureux blessés.

De leur côté, les Comanches avaient eu cinq guerriers tués et neuf plus ou moins grièvement blessés ; vu leur nombre, leurs pertes n’étaient pas considérables.