Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/206

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mouvements particulière à ces hordes errantes et vagabondes.

Dès qu’il se sentit à peu près guéri, Olivier résolut d’aller faire visite aux blessés étrangers et de lier connaissance avec eux.

Les recommandations faites par le jeune homme aux deux Canadiens avaient été rigoureusement suivies ; les étrangers n’avaient entendu parler de lui que sous le nom de la Chaudière-Noire, et encore ne leur avait-on dit que très-peu de choses sur son compte ; ils ne songeaient donc nullement à lui ; avaient même presque oublié son existence, d’autant plus qu’ils avaient de très-graves sujets de préoccupations.

Deux des étrangers avaient reçu des blessures affreuses. Le premier s’en allait mourant, sans qu’il fût possible de le sauver. Quant au second, la vieille Indienne, qui le soignait avec un dévouement véritablement maternel, n’osait encore se prononcer positivement à son sujet et répondre de sa guérison ; les deux autres entraient en convalescence.

Tel était l’état des choses à la maison de Moctecuzoma, lorsqu’un matin Olivier y arriva en compagnie du Sachem et de Belhumeur.

Le Canadien avait pris les devants afin d’annoncer sa présence au chef des étrangers, le seul qui n’eût reçu aucune blessure.

Tout à coup Olivier poussa un cri de joie auquel un autre répondit aussitôt : dans l’homme qui sortait de la maison et s’avançait au-devant lui, Olivier avait reconnu M. Maraval.

Les deux amis tombèrent dans les bras l’un de l’autre et se tinrent longtemps embrassés.