Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/381

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taine de lettres, le courrier du matin, étaient placées ; votre mari écarta les lettres, chercha la sienne, s’en empara, et, craignant d’être surpris, il la jeta au feu sans la lire ; plus tard, je vous l’ai dit, convaincu d’avoir anéanti le reçu, il nia le dépôt. Malheureusement mon père ne put retrouver ce reçu dans ses papiers, il fut contraint de se taire ; mais, avant de mourir, il me recommanda de le chercher, ce que je fis, et, vous voyez, je l’ai retrouvé. Mais cet homme a commis un autre crime, encore plus odieux, s’il est possible, que le premier ; de ce second crime vous aurez dans un instant les preuves.

— Mon cousin !… dit-elle avec prière.

— Patientez encore quelques instants, ma cousine ; je vous le jure une fois encore ce reçu que j’ai retrouvé vous fera libre et heureuse.

— Que voulez-vous dire ?

— Silence, séchez vos larmes et écoutez attentivement.

Il sonna.

— Mon cousin, je vous en supplie…

— Silence et bon espoir, ma cousine.

La portière fut levée et le valet de chambre annonça :

— El señor don Juan de Dios Elizondo, escribano real.

Le notaire parut, son inévitable serviette sous le bras, après avoir respectueusement salué.

— Soyez le bienvenu, señor don Juan, lui dit Olivier d’un air affable. Avez-vous apporté toutes les pièces que je vous ai demandées ?

— Oui monseigneur, répondit-il en regardant de côté la duchesse, dont le voile était baissé.