Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/79

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comprenez que la Jeune-Agathe et le Hasard ne font qu’un ; me comprenez-vous maintenant ?

— Parfaitement ; mais c’est jouer gros jeu.

— Bah ! nous sommes bien solidement appuyés, cher ami, fit-il avec un fin sourire.

— C’est vrai, j’ai tort ; mais surveillez l’équipage.

– L’équipage, excepté vingt hommes, est à Palos de Moguers bien tranquille, partagé sur deux bâtiments à moi ; ceux-là, nous les ferons revenir quand il faudra ; j’ai de plus une centaine d’hommes à Puerto-Real, etc. les vingt hommes suffisent pour charger et décharger la goëlette ; ils n’inspirent aucune défiance ; si vous saviez quel air honnête a cette fringante sournoise ! vous y seriez trompé tout le premier.

— Je me rends, mon ami, vous avez réponse à tout. Après-demain soir, je partirai pour Madrid.

— Ou pour Séville, fit le banquier d’une voix railleuse.

— Hein ? que voulez-vous dire ? s’écria vivement Olivier.

— Rien, quant à présent ; nous causerons cette nuit, quand nous serons seuls ; il nous faut rentrer dans le salon : on a déjà sans doute remarqué ma longue absence ; venez.

— Un mot encore vous connaissez mon matelot ?

— Pardieu ! Ivon Lebris.

— Je crains qu’il ne puisse supporter d’être séparé de moi ; si demain il venait me demander…

— Je vous l’amènerais moi-même.

— C’est cela. À présent, je suis à vos ordres ; puis-je me présenter ainsi ?