Page:Aimard - Rayon de soleil, 1866.djvu/145

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
145
rayon-de-soleil



il en le poussant rudement du pied ; nous voyons bien que tu n’es ni mort, ni même blessé ; debout, et ne joue pas plus longtemps une comédie stupide.

Caton ouvrit à moitié un œil ; puis poussa un soupir ; puis remua le bout d’un pied dans les feuilles ; enfin il bâilla comme s’il se réveillait seulement d’un profond sommeil.

— Ciel ! Bon Dieu ! que ce nègre est donc endormi ! grommela-t-il : tiens ! c’est vous Oonomoo ! Et, Dieu me bénisse ! n’est-ce pas Massa Canfield !

À ces mots il se dressa sur ses pieds.

— Que faites-vous ici ? demanda Canfield irrité.

— Je suis venu machinalement, suivant mon chemin au hasard.

— Mais, on vous avait envoyé au settlement ; pourquoi n’y êtes-vous pas allé ?

— Dieu vous bénisse ! Massa Canfield ; j’ai su qu’il y avait dix mille millions d’Indiens dans le bois entre nous et le settlement : j’ai bien essayé de me frayer un passage, mais c’était trop pour moi, il a fallu y renoncer.

— Enfin, pourquoi venir rôder si loin de ta