Page:Aimard - Rayon de soleil, 1866.djvu/178

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
178
les drames du nouveau-monde

Miss Prescott, plus morte que vive, écouta anxieusement le bruit décroissant de ses pas ; lorsqu’elle n’entendit plus rien :

— Ah ! partons vite ! courons ! fit-elle avec égarement ; peut-être en viendra-t-il encore d’autres.

— Oui ! oui ! nous partons : mais ne me poussez pas comme ça, vous me ferez tomber sur le nez.

— Mon Dieu ! si elle s’éveillait ! si on nous surprenait !

— N’ayez donc pas peur ! Elle en a pour jusqu’à demain avant de s’éveiller. J’aurai moi-même le temps de faire un grand sommeil avant qu’elle ouvre les yeux.

— Prenez garde ! prenez garde ! mon bon ami ! ne tardons pas davantage ! insista vivement la jeune fille, fuyons, je vous en conjure !

— Mais oui ! je prends garde ; mais oui ! nous partons ! Croyez-vous que je ne sois pas aussi pressé que vous, aussi intéressé à ne pas faire de bruit, aussi exposé et davantage, même, si nous étions surpris !

— Oui, oui, mais…

— À la bonne heure ! je suis bien aise que