Page:Alain - Les Dieux, 1934.djvu/114

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l’arme virile, ne peut que redoubler les superstitions, parce que, comme on voit pour l’arc, elle dépend premièrement du corps humain lui-même, qui ne peut bien viser s’il tremble. Ce qui donne confiance est aussi ce qui tue l’ennemi de loin. C’est pourquoi on devait dire, et on a dit en effet, que c’est le sortilège qui tue et non pas la flèche. J’aime à penser que le plus redoutable tireur n’est pas le moins superstitieux des hommes, mais qu’au contraire il l’est plus qu’un autre. On le sera moins si l’on manque toujours.