Page:Alain - Les Dieux, 1934.djvu/174

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serait encore une pensée. La réponse est physiologique et ne peut être autre.

Das Was bedenke, mehr bedenke Wie. Seulement la physiologie s’étend au delà du corps vivant, comme Darwin l’a vu. Le milieu nous fait, le soleil nous fait, la proie nous fait, le compagnon nous fait. Comme l’organisme dessine toutes ces choses en sa forme, ainsi la religion, quelle qu’elle soit, dessine en sa forme repliée mille fois, toutes les circonstances et le corps humain lui-même. Et le véritable intérieur, s’il en est, on le trouvera enveloppé de toutes ces écorces, comme il doit être. La métaphore ne fait que pieusement recouvrir, et encore recouvrir, ce qui ne peut vivre nu. C’est ainsi que la philosophie, l’imprudente, ne cesse de perdre l’esprit, qu’elle cherche, pendant que la religion ne cesse de le perdre en le sauvant. Il faut vivre entre deux.

Si l’on pensait selon les saisons et selon les fêtes paysannes, on penserait vrai ; si l’on pensait la campagne avant la ville,