peut et pourra revenir à son frère l’arbre et à sa sœur la couleuvre ; mais ces deux grandes images jointes ensemble dans le poème biblique dressent toujours leur double menace, et l’on sent déjà ce qu’il y a de positif, et toujours bon à comprendre, dans un grand mythe. On viendra, sans aucun doute, et on vient déjà, à ne plus se demander, au sujet de ces oracles, s’ils furent ainsi et s’ils parlèrent ainsi ; mais plutôt, assez heureux de ce qu’ils se présentent ainsi et parlent ainsi dans nos fables, on s’appliquera seulement à les comprendre. Les métaphores de nos poètes ont ce même double sens, qui à la fois évoque et surmonte les puissances inférieures. Personne ne se demande si le serpent de Valéry est bien celui de la Bible, car exactement c’est celui de la Bible. Mais personne aussi ne croit que le diable ait pris cette figure ; c’est qu’il l’a. Et plus on pensera au serpent comme il est, mieux et plus hardiment on pensera à l’homme
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