Page:Alain - Les Dieux, 1934.djvu/265

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l’homme. Le secours est d’hommes, le danger est d’hommes, la tempête est d’hommes ; et l’on sait trop bien ce que l’ombre peut cacher. Deux cortèges, l’un de misérables, et l’autre, la garde royale que l’on relève à midi. Un ordre qui n’a point de saisons ; un désordre qui menace en toute saison. Une sagesse armée, qui ne discute point et qu’on ne discute point. Une raison d’État qui sauve un jour après l’autre ; un travail parfait dans le moment, et toujours à refaire. Le barrage de force est prompt, et achevé en son être seul. Pensée verticale. On est assez heureux, comme sont les enfants, de savoir ce qui est défendu et permis ; mais pourquoi, c’est ce que le mur ne dit jamais. Quant au chemin à suivre, il n’y a point de doute ; l’homme suit le canal, comme l’eau. C’est ainsi que la crédulité se change en certitude. L’un dit le droit, l’autre dit le chemin, l’autre dit le dieu. Le projet neuf est téméraire aux champs ; à la ville