Page:Alain - Les Dieux, 1934.djvu/267

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sons. “Le mur chinois !” disait Painlevé à un discuteur assez étourdi ; c’est du même ton que l’on dit au distrait : “Vous allez vous faire écraser”. Ce n’est même pas une menace. Quand une apparence de rue se trouve être une impasse, il vaut mieux le savoir ; mais finalement on le saura. Ces règles de penser expliquent la scolastique, qui est urbaine. Mais comme le notaire et le juge règnent encore aux champs, de même la théologie du pavé et du trottoir ne cesse de civiliser la religion agreste. C’est ainsi que le héros cesse de courir sur les nuées. Tout se fixe à l’image du palais. L’immortel a ses gardes, ses portiers, ses ministres, ses échansons ; ce sont ses frères et cousins, comme toute la ville le sait. Le héros gouverne, et il n’y a qu’une manière de gouverner. Les dieux n’ont pas fini de bondir ; mais ils siègent aussi. On trouve dans l’Iliade ce mélange de décrets et de folles entreprises, dans lesquels et dans lesquelles