le commerce se soumet à cette étrange loi, et même la fait jouer dans le loisir ; car le principal pouvoir se reflète en majestés moindres, et l’humeur vaniteuse fait ses mines au comptoir ; d’où les revers de Birotteau. Mais l’autre justice, la commutative, n’en est que mieux affirmée. La rumeur du marché est autre que la rumeur de gloire, et l’honneur même s’efface devant la balance des comptes, qui ne cesse de jouer dans les pensées.
Il éclate une injustice dans la justice royale. Il se cache une injustice dans la justice des marchés, puisque la promesse rigoureusement tenue est elle-même un piège. Le double marchandage de l’acheteur et du vendeur ne va que par un double mensonge ; car chacun d’eux feint toujours de n’avoir pas besoin de l’autre. L’acheteur s’étale pauvre et le vendeur s’étale riche ; car l’un dissimule le rabais autant que l’autre dissimule l’enchère ; ce qui se voit en clair dans les interminables marchés