Page:Alain - Les Dieux, 1934.djvu/374

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Les subtilités théologiques, qui abondent sur ce point-ci, sont proprement académiques ; toutefois l’incarnation et la rédemption expriment avec force des mouvements humains assez touchants. Mais il faut pourtant juger, d’après nos chutes réelles et nos saluts réels, cette sorte de complot dans l’esprit pur, et ce supplice volontaire de l’être venu d’en haut. Ces tableaux sont de nature, et supposent des réserves de volonté et de grâce, ce qui ne peut s’entendre que par mécanique, ou, si l’on veut, par logique, car c’est tout un. C’est de nouveau vouloir incorporer le miracle dans la nature, qui ne le reçoit point. Que Dieu n’ait pu racheter les hommes, à cause de l’énormité de l’offense, que par le sacrifice de son propre fils, ce n’est qu’intrigue et finesses d’avoué, sans aucune lumière réelle sur nos problèmes. Nous ne sommes que matière en tout cela, et troupeau calculé. Mais que voulons-nous dire et que pensons-nous par l’homme-