Page:Alain - Les Dieux, 1934.djvu/376

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de ces oscillations, revenir plus près de l’homme vrai. La religion s’est donc incarnée, comme la logique s’est incarnée, si ce n’est que l’esprit gardait quelque chose de son sublime égarement, qui est au moins un essai de l’infinité véritable. Et ce n’est pas peu d’avoir reconnu et commémoré le modèle spirituel de l’homme, et encore couronné d’épines, non seulement jugeant mieux que nous et aimant mieux que nous, mais souffrant mieux que nous. Tel est le second moment de l’esprit, et par un mouvement double, qui nous élève de l’athlète au saint, et qui nous ramène du pur esprit à l’esprit fraternel.

Il faut admirer que cette dialectique, qui est d’abord poésie et geste d’homme, nous ait jeté encore en pâture de réflexion le troisième terme, l’esprit, qui ôte toute ambiguïté du problème de notre salut. Après la Pâque de l’esprit, la Pentecôte et ses langues de feu ; par quoi l’esprit est incorporé de nouveau à nos éléments, et