Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/74

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Armand. Et je puis revenir demain à la première heure, car je devrai procéder à des formalités interminables. Je crois n’avoir pas déjeuné. Ne vous en tourmentez pas. Une tasse de thé et quelques sandwichs me suffiront amplement.

Peu d’instants après, l’auto emportait les deux hommes. Le difficile mandat qu’ils allaient remplir les oppressait d’un même malaise. Ma receaux, pour secouer ce silence où ils entendaient trop leur mutuelle frayeur, se mit à parler de Solange Mainfrey, — la Gloire de Fonteclaire, — comme on l’appelait à Saumur. Unique héritière d’une famille d’opulents champagniseurs, Solange, à vingt ans, sollicitée à de brillantes alliances, s’était éprise d’un jeune disciple de l’illustre Pasteur, le docteur Max Obertin, qui succomba en Afrique, en étudiant la « maladie du sommeil ». Mlle Mainfrey, fidèle à ce souvenir, renonça au mariage, et consacra

sa fortune et sa vie aux œuvres humanitaires et

scientifiques auxquelles s’était intéressé le fiancé mystique.

Jean Marescaux n’avait jamais prêté autant d’attention à cette histoire qu’à ce moment où il la narrait à Fabert, et il s’étonna lui-même de son ton apologique.