Page:Albanès,Les mystères du collège,1845.djvu/153

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que tout le collége rie de nous. — Là, c’est fait. Vous reconnaissez-vous, mes amis ? — Farceur va ! nous te donnerons un charivari. — Et moi, je vous caricaturerai de nouveau. »

Passons à un futur docteur. Arthur avait un joli pinson, mais le pauvre animal ne mangeait pas depuis quelques jours. Simon lui avait dit plusieurs fois : « Je serais curieux de savoir pourquoi ton oiseau ne mange plus. — Eh ! bien, c’est parce qu’il est malade. — Mais pour quelle raison est-il malade ? voilà la question. » Dans un moment où Arthur avait quitté Simon et son oiseau, Simon empoigne le pinson et dit : « Tu as assez vécu, toi ; » et sur ce, il le tue, et, renchérissant sur les vrais docteurs, il fait l’autopsie du corps avec son canif avant les vingt-quatre heures exigées, et le dissèque. Arthur revient pour essayer de faire manger son pinson, et voit le pauvre animal sans vie. «Mais qu’as-tu donc fait là ? — Mon cher Arthur, ce que j’ai fait là, c’est purement dans l’intérêt de la science ; ne te désole pas, va, c’est pour éviter la mort d’autres pinsons. — Mais tu aurais dû attendre qu’il fût mort, au moins. — Oh ! non, non ; la science ne connaît pas ces délais-là… Je veux être médecin et je suis pressé d’apprendre. — Ah çà, mais dis donc, quand tu seras docteur et que tu auras des malades… » Trois ou quatre autres arrivent, et les qualifications de M. Purgon, de docteur en soupe salée, pleuvent de toutes parts. « Docteur en soupe salée ! puisque je vous dis, monsieur l’avocat futur ! — La profession d’avocat, mais c’est la plus belle de toutes ; le défenseur de l’op-