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DE LA STATUE

cilement de ce que nous avons avancé plus haut, à savoir que, si, par aventure, la susdite statue était, jusqu’à une certaine épaisseur, recouverte de cire ou de terre, tu pourrais, en perçant ces matières d’une façon expéditive, certaine et commode, parvenir à trouver du premier coup tel point ou tel contour de la statue que tu aurais noté. Attendu qu’en effet, l’aiguille, tournant sur elle-même, décrit dans l’espace la surface d’un cylindre dont la statue semble comme enveloppée. Et puisque tu peux, en traversant l’espace, arriver sur ta statue, qui n’est entourée ni de cire, ni de terre, à noter un point quelconque, soit, par exemple, la saillie du menton, il est évident que, par le même procédé, tu pourras traverser la cire et la terre comme tu traverses l’espace, en supposant que ce dernier se soit converti en de telles substances.

D’après tout ce que nous avons dit, il deviendra possible d’exécuter avec facilité ce que nous avons avancé plus haut, c’est-à-dire la moitié de la statue à Carrare et l’autre à Paros. Car, si j’ai scié par le milieu, je veux dire à la ceinture, la susdite statue de Phidias, pourvu que cette section soit plane, je pourrai, m’étant confié au bon office de notre instrument le définisseur, noter sur son cercle autant de points correspondant à la superficie sciée de la statue. En m’accordant que cela soit possible, tu conviendras indubitablement qu’on peut noter et tracer encore, dans tout le modèle, une partie quelconque prise à volonté, pourvu que tu indiques, par