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JACK ET JANE.

instant de tranquillité en pensant que Jack était ainsi soupçonné. Le monde des enfants est un monde en miniature, le moindre événement y prend des proportions extraordinaires. Jane trouvait qu’il était de son devoir de dissiper les nuages qui assombrissaient la vie de son ami, et de lui rendre l’estime de tous.

« Quel bonheur qu’Édouard vienne samedi ! dit-elle le jeudi soir à Frank. Il découvrira peut-être la vérité, car Jack n’a pas de secrets pour lui. Je ne peux pas vous dire combien il me tarde que ce soit fini. Il est trop fier pour se plaindre, même à nous, mais toutes ces tracasseries le font beaucoup souffrir, ajouta-t-elle en soupirant.

— J’empêche ses camarades de trop le taquiner, répondit Frank, mais c’est tout ce que je puis faire pour lui. Si seulement Édouard était venu samedi dernier, cela aurait servi à quelque chose, mais maintenant c’est trop tard ; M. Acton donne les notes demain. »

Frank était un peu jaloux de l’influence d’Édouard sur son frère. La sienne eût été tout aussi grande s’il avait été aussi bon pour Jack que l’était Édouard, mais il ne se donnait pas la peine d’y réfléchir.

« Jerry est-il revenu ? » lui demanda Jane.

Elle réservait toutes ces questions pour Frank et ne s’aventurait que bien rarement avec Jack sur ce terrain brûlant.

« Non, dit Frank, il est parti pour tout l’été. J’espère qu’il ne reviendra jamais et qu’il laissera Bob tranquille.

— Où est donc Bob ? s’écria Jane qui était constamment sur le qui-vive pour découvrir l’autre personne.

— Il est chez le capitaine Skinner depuis le commen-