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JACK ET JANE.

Frank s’éloigna d’un air digne. Ses amis convinrent après son départ qu’il pourrait bien avoir raison, et que ce ne serait pas la peine de voyager si l’on ne devait pas en retirer quelque profit pour son instruction.

On partit le lendemain de grand matin. Mme Peck n’avait pu accompagner sa fille. Son absence faisait une ombre au bonheur de Jane, mais elles se promirent de s’écrire tous les jours et Jane fut bientôt distraite par les objets nouveaux qu’elle voyait,

Belle-Plage, n’était pas très loin d’Harmony.

La moitié du trajet se faisait en chemin de fer, l’autre moitié en bateau. Rien de plus charmant que cette dernière partie du voyage. Jane, bien enveloppée dans un châle, resta sur le pont du bateau et put admirer à son aise les belles rives du fleuve. Jack et Frank se promenaient de l’avant à l’arrière et revenaient lui faire part de leurs découvertes. Mme Minot ne la quittait pas ; Jane était au comble du bonheur. C’était le premier voyage qu’elle faisait. Elle ouvrait ses yeux tout grands pour ne rien perdre du paysage.

Enfin, on arriva à Belle-Plage. Cette magnifique station de bains de mer méritait bien son nom. Elle était située au fond d’une sorte de golfe. De chaque côté s’étendaient des rochers et des falaises couronnés d’arbres. La plage elle-même, unie et sablonneuse, s’étendait à perte de vue. Dans le lointain, on apercevait la pleine mer sillonnée de bateaux à voiles blanches.

Jane fut pétrifiée d’admiration. Elle n’avait jamais rien vu de si beau.

Il lui fallut du courage pour rester tranquillement dans une chambre d’hôtel pendant que Jack et Frank,