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JACK ET JANE.

bien des moments qui eussent pu être plus mal employés.

En été, les amusements changeaient. Les petits garçons jouaient au jeu de paume ou ramaient ; les petites filles couraient ou jardinaient, et leur santé à tous se trouvait bien de ces exercices gymnastiques.

On avait fait de grands projets pour les vacances de Noël avant l’accident de nos amis ; mais cet événement imprévu avait mis fin à la carrière du meilleur « orateur » dans la personne de Jack, et il amena forcément la retraite de la soubrette favorite, Mlle Jane. On fut obligé de remettre au 22 février, époque à laquelle toute ville patriotique célèbre avec enthousiasme l’anniversaire de la naissance de Washington. En prévision de cette grande journée, les petits garçons étudiaient l’histoire de la Révolution et les petites filles apprenaient les scènes dramatiques les plus appropriées à la circonstance.

Le plus grand soutien des deux clubs était Ralph Evans, un jeune homme de dix-neuf ans, que tout le monde appréciait, non seulement parce que c’était un bon et brave garçon, un vaillant travailleur et l’unique appui de sa vieille grand’mère infirme, mais aussi parce qu’il avait énormément de talent, de gaieté et d’imagination.

Chacun l’aimait, grands ou petits, et c’était tout naturel. Ralph était toujours prêt à rendre service aux autres, et il n’était rien qu’il ne fût capable de faire. Si les petites filles étaient désespérées de ne pas trouver de cheminée convenable pour jouer le Grillon du foyer, c’était Ralph qui les tirait d’embarras en leur en peignant une et en mettant à l’entrée du décor une lampe à esprit-de-vin, qui permettait aux jeunes artistes de faire réellement bouillir leur marmite. Si le club des