Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/172

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l’or dans sa main.}}) Oui, cela paraît peu de chose ; et pourtant combien de soucis, de tromperies, de mensonges, de larmes, de prières, de malédictions sont représentés là ! Voici un vieux ducat, une veuve me l’a donné aujourd’hui ; mais auparavant elle a passé une demi-journée sous ma fenêtre, avec ses trois enfants, agenouillée et hurlant des supplications. La pluie tomba, et cessa, et tomba de nouveau ; l’hypocrite ne bougeait point. J’aurais pu la chasser ; mais quelque chose me disait en secret qu’elle avait apporté la dette de son mari. Elle ne voudra point, pensai-je, aller en prison dès demain. Et cet autre ducat, c’est Thibaut qui me l’a apporté. Où l’a-t-il pu prendre, le fainéant ? Il l’a volé, sans doute ; ou peut-être, là, près de la grande route, la nuit, dans un bois… Oui, si toutes les larmes, toute la sueur, tout le sang répandus pour tout ce qui est amoncelé ici pouvaient sortir tout à coup du sein de la terre, il se ferait un nouveau déluge, et je serais noyé au fond de mes fidèles souterrains. — Mais il est temps. (Le baron apprête sa clef.) Chaque fois que je veux ouvrir un de