Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/208

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La fille
Le voilà !

(Entre le kniaz. — Son écuyer emmène son cheval.)

Le kniaz
Bonjour, ma bien-aimée. — Bonjour, meunier.
Le meunier
Sois le bienvenu, gracieux kniaz ; il y a longtemps que nous n'avions vu la lumière de tes yeux. Je vais te préparer un petit repas. (Il sort.)
La fille
Enfin tu t'es souvenu de moi ! N'as-tu pas conscience de m'avoir si longtemps tourmentée par cette cruelle attente ? Que ne m'est-il pas venu à la tête ? par quelles terreurs ne me suis-je pas effrayée moi-même ? Tantôt je pensais que ton cheval t'avait emporté dans un marais ou dans un précipice ; tantôt qu'un ours t'avait terrassé dans une forêt déserte, ou que tu étais malade, ou que tu avais cessé de m'aimer... Grâce à Dieu, tu es sain et sauf, et tu m'aimes comme auparavant, n'est-ce pas ?