Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/22

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tzarine, devenue nonne, est inflexible comme lui-même. Il semble que Boris lui a soufflé son esprit. Que dirais-tu si, en effet, le régent avait assez des soucis de la royauté, et ne voulait plus d’un trône affaibli ?

CHOUÏSKI.

Je dirais alors que ce serait bien en vain qu’aurait coulé le sang du jeune tzarévitch ; je dirais qu’en ce cas Dmitri pouvait vivre.

VOROTINSKI.

Crime affreux ! Serait-ce Boris vraiment qui aurait mis à mort le tzarévitch ?

CHOUÏSKI.

Eh, qui donc ? Qui a suborné Tcheptsougoff ? Qui a envoyé, avec Katchaloff, les deux Bitiagofski ? C’est moi qui fus chargé de faire l’enquête à Ouglitch, sur les lieux mêmes ; j’ai trouvé toutes fraîches les traces du crime. Toute la ville en avait été témoin. Les dispositions des habitants furent unanimes : et, à mon retour, j’aurais pu, par une seule parole, confondre le scélérat qui cachait sa main.

VOROTINSKI.

Pourquoi ne l’as-tu pas écrasé ?