Page:Alexandri - Les Doïnas, 1855.djvu/118

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n’est que lettre morte. Son insurrection de 1821 a été indignement calomniée, et sa révolution, hélas ! de 1848, qui, pour n’avoir eu ni l’éclat de la révolution maghyare ni le retentissement de la révolution italienne, n’en est pas moins belle et pas moins sacrée ; c’est à peine si elle a pu faire que le nom de Roumain ne soit plus synonyme de barbare. Aussi est-ce avec transport que j’ai lu votre belle légende sur notre mouvement de 1848, et mon cœur vous a rendu grâces, car un écrit, signé Michelet, franchit à la fois les limites du temps et celles de l’espace.

Depuis lors, Monsieur, veuillez bien le croire, j’ai passé dans la tristesse de ma solitude bien des veilles à songer aux moyens de vous exprimer, tant en mon nom qu’en celui de mes compatriotes, notre profonde reconnaissance pour votre belle œuvre.

Les coutumes d’un pays étant une des portions les plus intéressantes de son histoire, je prends la liberté de vous adresser la description d’une des coutumes du peuple pour lequel vous avez bien voulu prendre un si haut intérêt : je veux dire la coutume et les cérémonies observées chez les montagnards roumains dans l’accomplissement de l’acte le plus grand de la vie : le mariage.