son feuilleton et fit même des offres magnifiques à ce défenseur inespéré. Les offres ne furent pas acceptés, et, depuis, — comme auparavant, du reste, — le Gil Blas, qui compte dans sa rédaction deux ou trois des grands ennemis littéraires du romancier, ne manque pas une occasion de l’éreinter.
Au lieu d’aller au Gil Blas, Zola rentra au Figaro, quitté par lui en 1867. Il y a toujours eu en lui un peu du missionnaire, du convertisseur. Et il était décidé à passer par-dessus toute autre considération, pourvu que sa voix portât plus loin, parmi les couches d’un public qui ignorait encore ses idées ou qui ne les connaissait que par ouï-dire. D’autre part, sa vieille démangeaison critique le prenait devant la politique. Après la littérature — après l’art — après le théâtre, — il croyait devoir porter sa méthode dans un nouveau champ d’observation. Cette politique, cette caverne obscure où se démènent bruyamment tant de petits hommes poussés par l’intérêt personnel, pourquoi ne pas tenter de l’éclairer, en y promenant le flambeau de la méthode expérimentale ? Désireux d’élargir le cercle de ses investigations, de tenter un essai de politique scientifique, républicain avec cela, et d’autant plus aiguillonné par le besoin de dire leur fait à des hommes comme MM. Floquet, Ranc ou Jules Ferry, Zola, à faire encore du journalisme, ne pouvait en faire que dans un journal de sceptiques, oïl toute liberté lui était donnée.