Page:Alexis - Émile Zola. Notes d’un ami, Charpentier, 1882.djvu/170

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sur le quartier où se déroule l’histoire. En outre il fait une étude des métiers de ses personnages ; il visite les décors des grandes scènes ; il réunit ainsi, dans une autre chemise, tous les détails techniques qui lui sont nécessaires.

Puis, viennent les documents extraits des ouvrages spéciaux, qui s’étiquettent dans de nouvelles chemises Il en est de même des renseignements fournis par les amis, des nombreuses lettres qu’il se fait écrire sur des points particuliers, par celles de ses connaissances qu’il sait bien renseignées.

On voit que le dossier grossit à vue d’œil. C’est déjà tout un paquet considérable de feuilles classées avec soin, de renseignements qui dépassent parfois en matière le livre à écrire. Mais, pourtant, il n’y a encore là que des notes. C’est à ce moment que Zola s’occupe enfin du « plan. »

Il divise les matières en un nombre arrêté de chapitres. Nouveau travail tout de logique, très minutieux, très long. Cela devient une sorte de composition rythmée, où chaque personnage reparaît à des intervalles calculés, où les faits cessent et reprennent, comme certaines phrases dans les symphonies musicales. Il est à coup sûr un des romanciers qui composent avec l’art le plus compliqué et le plus mathématique. M. de Amicis a raison de l’appeler « un mécanicien, » car c’est vraiment de la mécanique transcendante : on s’en apercevra un jour.

D’ailleurs, le plan ne se fait pas d’un coup. Zola