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Page:Alexis - Émile Zola. Notes d’un ami, Charpentier, 1882.djvu/223

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qui ont versé dans la politique, les ratés qui ont fait de la République leur carrière. Ceux-ci, profondément indifférents aux choses de l’esprit, songeant toujours à chauffer leurs candidatures, ne mettent le pied dans les lettres que lorsqu’ils espèrent y récolter quelques voix d’électeurs. Zola leur a toujours paru encombrant et dangereux. Lors de ses débuts pourtant, certains le louaient, sans le comprendre. Plus tard, ils se sont mis à l’éreinter et, à propos de l’Assommoir, l’ont accusé « de calomnier le peuple. » Malice électorale cousue de fil blanc !

Au même niveau, parfois avec plus de talent d’écriture, mais avec aussi peu d’analyse et d’impartialité, la critique catholico-romantique, a constamment traîné Zola dans la boue. Elle l’a combattu, naturellement, avec ses procédés en retard qui sont la négation de toute critique, remplaçant le raisonnement par des phrases à panaches, croyant pourfendre l’ennemi moderne avec de vieilles hallebardes sorties du magasin des accessoires, espérant l’envoûter par des maléfices de sorcellerie.

Enfin, toujours plus bas, sans autorité, sans érudition, sans littérature, certains amuseurs du boulevard, les plaisantins de la chronique légère, s’en sont donné à cœur joie sur le compte de Zola, faisant de l’esprit à contretemps sur des choses sérieuses, répondant à un beau livre par un pied de nez, se dérobant à une polémique puissante par une pirouette, ressassant éternellement les mêmes plaisanteries