celui de M. Bauer, qui avait pris le titre de l’ancien Événement, de M. de Villemessant. La publication de la Honte dut être interrompue devant la pudibonderie des abonnés : phénomène que nous verrons se reproduire plusieurs fois. Les romans de Zola, publiés en feuilleton, ont toujours eu des malheurs. Thérèse Raquin, dans l’Artiste, était bien allée jusqu’au bout ; mais Arsène Houssaye l’avait supplié de couper certains passages, « parce que, disait-il, l’impératrice lisait sa revue. » Le romancier y consentit, se réservant de tout rétablir dans le volume. Mais, où il se lâcha tout rouge, ce fut lorsqu’il trouva, sur le dernier feuillet des épreuves, une grande coquine de phrase finale, où Arsène Houssaye agrémentait l’œuvre d’une belle conclusion morale. Ici, il se montra intraitable, et l’auteur des Grandes Dames dut rengainer sa moralité.
Madeleine Férat qui n’était que la répétition, et par suite que l’affaiblissement, de Thérèse Raquin, ne souleva pas la même polémique dans les journaux. Le succès de vente fut pourtant à peu près le même, c’est-à-dire que le volume eut une seconde édition.
Telle était donc la situation littéraire de Zola à cette époque. Il s’était fait connaître comme journaliste, avait tenté inutilement le théâtre, et, dans le roman, commençait à être discuté, c’est-à-dire a être quelqu’un. Enfin, comme situation dans la vie, il se trouvait toujours sur la brèche, avec des hauts