compose un poème ; ce poème achevé, il se met à en écrire deux autres, qui sont comme les épanouissements du premier et forment avec lui une trilogie. Plus tard, sans argent, vivant sans feu et sans pain dans des mansardes, il conçoit le plan d’une œuvre poétique considérable, qui devait embrasser successivement la création du monde, l’histoire entière de l’humanité et l’homme de l’avenir ! Ce plan, certes, il ne le réalise pas. Après quelques notes prises dans Flourens et Zimmermann, il se tourne vers la prose, écrit un volume de contes, gagne sa vie dans le journalisme et lance plusieurs romans, mais sans abandonner son rêve de faire grand un jour.
D’autre part, Zola n’était plus un débutant. Bien qu’âgé seulement de vingt-huit ans, il avait derrière lui six volumes publiés : la période des débuts était donc finie. L’heure venait de dégager son originalité, de donner sa vraie mesure. Dans notre champ littéraire, qui n’avance pas recule, et il faut constamment se surpasser soi-même. Il crut donc qu’il se renouvellerait et se développerait plus sûrement, dans le cadre vaste d’une série d’œuvres, rattachées les unes aux autres par certains liens, mais dont chacune serait la partie distincte d’un vaste ensemble.
Enfin, pour tout dire, outre ce penchant inné vers les études scientifiques, outre le rêve ancien d’une œuvre générale, outre l’instinct d’une originalité à dégager et le désir de délimiter d’avance sa carrière