Page:Alfieri - De la Tyrannie.djvu/193

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blante ? que lui importe sa fortune et toutes les autres choses qui ne sont pas assurées, s’il doit perdre, sans avoir l’espérance de les reconquérir jamais, tous, absolument tous les plus nobles et véritables dons de l’âme.



CHAPITRE HUITIÈME.

Par quel gouvernement il conviendrait de remplacer la tyrannie.


Déja j’entends s’élever autour de moi mille et mille objections. Je ne répondrai qu’à celle-ci. « Il est plus facile, me dira-t-on, de blâmer et de détruire, que de rectifier et de créer ; que tous ceux qui ne sont pas tout-à-fait stupides, savaient bien auparavant que la tyrannie était un gouvernement vicieux et exécrable par lui-même ; qu’il était inutile de démontrer cette vérité aux imbécilles ; que l’histoire prouve l’instabilité des gouvernemens libres ; qu’il était donc entièrement inutile de démontrer qu’on ne doit pas souffrir la tyrannie, si on n’enseigne en même-temps des