Page:Alfieri - De la Tyrannie.djvu/194

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moyens infaillibles pour éterniser la liberté. »

Ces objections et autres semblables, dont je pourrais remplir inutilement les pages de ce livre, sont aussi faciles à faire, qu’elles sont difficiles à combattre. Quant à la première, cependant, je répondrai, sans m’y arrêter beaucoup, que je ne crois pas inutile de démontrer à ceux qui ne sont pas tout-à-fait stupides, non pas que la tyrannie est un gouvernement exécrable et vicieux en lui-même, puisqu’ils disent qu’ils le savent, mais que l’espèce de gouvernement sous lequel ils vivent et qu’ils chérissent, sous le nom de monarchie, n’est autre chose qu’une tyrannie entière et parfaite, accommodée aux temps, non moins insultante et non moins pesante pour les hommes, que toute autre tyrannie ancienne ou asiatique, mais fondée beaucoup plus solidement sur une base plus durable, et dès-lors plus funeste.

Je devrais répondre d’une manière plus étendue à la seconde objection. Lorsque j’ai démontré quel était le mal, quels en sont les causes, les moyens, et en partie les effets, j’ai certainement dit tacitement quel doit être le bien qui est immédiatement le contraire du mal. On me demandera peut-être :