Page:Alfieri - De la Tyrannie.djvu/198

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On pourrait donc m’accuser d’un fol orgueil, si je me chargeais d’une telle entreprise, lorsque je sais d’avance que, quand je pourrais me flatter de dire des choses neuves, mon livre n’en serait pas moins inutile. Cependant un tel orgueil serait excusable, quoique déplacé, s’il n’avait pas seulement pour but une sotte gloire littéraire et législative ; mais s’il n’était simplement que l’expression vertueuse d’un bon citoyen, comme tel alors, il ne serait pas tout-à-fait dépourvu d’utilité.

De tout ce que j’ai jusqu’à présent exposé à mes lecteurs, il pourrait, si je ne m’abuse, en résulter ce bien, que si une république naissante pouvait s’élever de nos jours, ou dans les temps à venir, sur les ruines de quelque tyrannie renversée, elle devrait prendre garde à éteindre ou à diminuer, autant qu’il sera possible, l’influence pestiféré des causes nombreuses de la servitude passée, que j’ai discutées amplement dans le premier livre. On peut croire que cette république naissante parviendrait à obtenir quelque poids et quelque autorité ; et s’il est vrai, que j’ai démontré distinctement comment la tyrannie est organisée, j’ai peut-être indirectement démontré comment on