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Page:Alfieri - De la Tyrannie.djvu/94

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-il ne pas être toujours l’esclave de celui qui peut ou non l’absoudre. Je prétends même que s’il n’y avait pas de tyran laïc, bientôt il en sortirait un de la classe même des prêtres ; mais dans tous les cas, les prêtres seront toujours prêts à approuver et à défendre le tyran qui s’élèvera, dans l’espoir d’obtenir de lui, en échange de leurs secours, le droit de tromper les peuples. — Une chose qui se prouve par des faits, c’est que dans les demi-républiques italiennes, les prêtres ont moins concentré de pouvoir et de richesses que sous la tyrannie absolue d’un seul. Un peuple enfin où les chefs de famille se dépouillent de leurs biens, au détriement de leurs parens, même de leurs enfans, pour enrichir des prêtres célibataires, doit devenir, avec le temps, tellement pauvre et misérable, qu’il sera la proie de quiconque voudra le conquérir ou le rendre esclave.

Je ne sais si l’on doit au sacerdoce la première invention de respecter le despotisme politique comme une chose sainte et sacrée, ou bien si le despotisme a créé cette idée en faveur du sacerdoce. Quoi qu’il en soit, cette idolâtrie réciproque et mensongère est très-ancienne, puisque nous voyons dans l’ancien testament, les prêtres et les rois se