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Page:Alfieri - De la Tyrannie.djvu/95

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donner tour-à-tour le titre de sacrés, mais jamais ces deux races usurpatrices n’ont appellé sacrés les droits naturels et incontestables des sociétés humaines. La vérité est que presque tous les peuples de la terre ont été, sont, et seront peut-être malheureusement toujours pressés et dominés par ces deux classes d’hommes, qui, quoique se reconnaissant réciproquement pour iniques et oppressives, n’en continuaient pas moins à se faire respecter comme sacrées. Leurs crimes ont été quelquefois dévoilés, le peuple les a souvent abhorrées ; mais hélas ! il les a toujours adorées comme divines.

Une vérité bien reconnue, c’est que dans notre siècle, les catholiques actuels ne croient que très-peu au Pape, que l’inquisition religieuse a perdu beaucoup de sa force ; qu’il n’y a plus que les idiots qui se confessent, qu’on n’achète plus désormais d’indulgence, sinon de quelques voleurs religieux et vulgaires. Mais à présent, chez les Catholiques, la milice, la seule milice, tient facilement lieu, et du Pape, et de la confession, et des aumônes du purgatoire, etc., c’est à-dire, que le tyran obtient maintenant par la terreur qu’inspirent ses nombreuses armées, les mêmes effets qu’il obtenait ci-devant de la