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ANSALDI — ANSELME

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— 13 » Lettera del P. C. 1. Ansaîdi al Signor ZK F. M. Zanoiti, in riposta ai tre discorsi da quesfultimo stanipati contro la difesa del Signor di Maupertuis, 1 vol. in-8o, Venise, 1755, et dans Raccolta di traltati, t. il, Venise, 1757. — 14° Parère del P. Pio Tommaso Scliiara dell’ordine de’predicatori sopra il libro inlilolato, Vindiciæ Mauperluisanx, diretto al P. C. I. Arisaldi (publié par Ansaldi avec une longue préface de lui), 1 vol. in-4o, Venise, 1756. — 15° Délia nécessitae verilà délia religione naturalee rivelata, 1 vol. in-8o, Venise, 1755.

— 16° De Theurgia, deque theurgicis elhnicorum mysteriisadivo Paulo memoratis commentarius, vol. in-8o, Milan, 1761. — 17° Multiiudo maxima eorumqui prioribus Ecclesiee seeculis christianam religionem professi sunt, adversits Davidem Clarksonum, aliosque qui illos exiguo fuisse numéro constituant, ostensa et vindicata, 1 vol. in-8o, Turin, 1765. — 18° Délia speranzae délia consolazionc di rivedere i cari noslri nell’altra vita, 1 vol. in-8o, Turin, 1772. — 19° Saggio intorno aile immaginazioni e aile rappresentazioni délia félicita somma, 1 vol. in-8o, Turin, 1775. —20° Ri/lesswni sopra imezzi di perfezionare la filosofia morale, 1 vol. in-8o, Turin, 1778. — 21° De profectione Alexandri Bierosolyma, i vol. in-8o, Turin, 1780. — 22° Preelectiones theologicee de re sacramentaria habitée in Taurinensi universilale, nunc primum in lucem éditée cura et studio Fr. Dominici Mariée Federici, 0. P., 2 vol. in-4o, Venise, 1792.

Au commencement du De profectione Alexandri se trouve une biographie due au P. Vincent Fassini, O. P., professeur à l’université de Pise et ami d’Ansaldi. Une liste complète des écrits d’Ansaldi est dressée à la fin du même ouvrage. Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée, à l’article Ansaldi rédigé par le P. Fabricy, O. P. ; Hurter, Nomenclator literarius, t. iii, col. 64.

P. MANDONNET.

2. ANSALDI Pierre-Thomas, prévôt de l’église cathédrale de Saint-Miniat, n’est connu que par sa docte dissertation De divinitate D. N. Jesu Christi, in-8o, Florence, 1755, qui, à la différence de celles qui avaient paru jusqu’alors, emploie exclusivement les preuves tirées de l’archéologie, de la numismatique, de l’épigraphie et de la linguistique.

Glaire, Dictionnaire des sciences ecclésiastiques, Paris, 1868, t. I, p. 112 ; Hurter, Nomenclator literarius, Inspruck, 1895, t. III, col. 64 ; Journal des Savants, année 1756, p. 569.

C. Toussaint.

1. ANSELME DE CANTORBÉRY (Saint). - I. Saint Anselme. II. Argument de saint Anselme.

I. ANSELME (Saint). — I. Vie. II. Œuvres : chronologie et authenticité. III. Œuvres : idée et contenu. IV. Traits caractéristiques.

I.Vie. — Dans Anselme, le théologien est inséparahle de l’homme et du moine. Il faut donc jeter un coup d’œil sur cette belle vie, non pour tout dire, mais pour dégager ce qui peut servir à comprendre et à juger les écrits et la doctrine. Eadmer, le fidèle compagnon d’Anselme et son consciencieux biographe, est là pour nous guider.

I. Premières années.

Anselme naquit dans la cité d’Aoste en 1033 ou 1031, quelques-uns disent le 6 mai 1033, de parents riches et nobles. Son père, Gondulfe ou Gandolfe, étail Lombard ; en attendant qu’il se fit moine pour mourir sous le froc, il était tout aux choses du siècle, libéral d’ailleurs et bienfaisant, au point de passer pour prodigue. Sa mère, Ermemberge, était, dit Eadmer, une parfaite mère de famille. C’est elle qui fut la première éducatrice d’Anselme, et « l’enfant, dans la mesure de son âge, prêtait volontiers l’oreille aux leçons maternelles ». P. L., t. ci.viii, col. 50. Un trait de ces touli - premières années montre 1res bien ce qu’il était cl l’.iit présager ce qu’il sera. Entendant dire qu’il y avait là-haut dans le ciel un Dieu maître de tout, il se figura, ulpote puer inter montes nutritus, que le ciel reposai ! mii la montagne, et qu’en allant au sommet on arrive rait à la cour de Dieu. Cette idée lui trotta longtemps par la tête, et il cherchait à la réaliser. Un jour, il rêva l’avoir fait, et « le matin, sicut puer simplex et innocens, il croyait vraiment avoir été au ciel et y avoir mangé le pain du Seigneur ». Ibid., col. 51. Cependant il grandissait, chéri de tous. Sur ses demandes instantes, il fut mis à l’école. Mais le maître, un parent, ne sut pas prendre cette riche et délicate nature, et l’enfant passa par une terrible crise d’hypocondrie, qui mit sa raison même en danger. Il fallut pour le guérir tout le tact et tout l’amour de sa mère. Enfin, il se rouvrit et les désirs d’étude revinrent. Cette fois il fut confié, semble-t-il, aux bénédictins d’Aoste, et dans cette douce atmosphère, demi-monacale et demi-maternelle, les progrès furent rapides. Ce fait, qu’il racontait plus tard à ses moines du Bec, contribua sans doute beaucoup à former l’admirable éducateur que fut Anselme. (Eadmer n’en dit rien. Pour savoir comment nous le connaissons, voir Ragey ci-dessous, t. i, p. 11.) Il n’avait pas 15 ans qu’il voulait déjà être moine : c’était pour lui la vie idéale. Mais vinrent les attraits du monde : plus de ferveur, presque plus d’étude. Sa mère le retenait un peu. Elle mourut, et « la barque de son cœur, ayant comme perdu son ancre, fut emportée sur les flots du siècle ». Ibid., col. 52. Dieu y pourvut : son père, on ne sait pourquoi, se mit à lui faire la guerre, autant ou plus, dit le biographe, pour le bien qu’il faisait que pour le mal. Bref, Anselme s’éloigna, en compagnie d’un seul clerc, du donjon paternel. « Après trois ans passés partie en Bourgogne, partie en France, il vient à Avranches et y demeure quelque temps » — le biographe ne donne pas d’autre détail ; — de là il se rend au Bec, « pour voir Lanfranc, lui parler, rester près de lui, » comme faisaient tant de clercs, et non des moindres, que le renom du maître attirait de toutes les parties du monde. Le voilà élève de Lanfranc, et bientôt son élève chéri. Nuit et jour il travaille, in lillerarum studio ; non seulement il écoute Lanfranc, mais il se prête volontiers à aider lui-même ses condisciples. Sa vie était celle d’un moine. « Si j’étais moine, se dit-il, je n’aurais pas plus à souffrir et je serais sûr du mérite. » Ibid., col. 53. Le voilà donc uniquement soucieux de plaire à Dieu : il sera moine. Mais où ? « Si j’entre à Cluny ou au Bec, pensait-il, le temps que j’ai donné à l’étude des lettres est du temps perdu. A Cluny, pas d’études ; au Bec, la place est prise par Lanfranc. Il faut que j’aille là où je pourrai montrer mon savoir et rendre service à beaucoup. » — « Je n’étais pas encore dompté, disait plus tard Anselme en racontant cela, je n’avais pas encore le mépris du monde. » Des idées plus hautes et plus justes lui vinrent bientôt, des idées de sacrifice. « Est-ce donc vouloir être moine cela que de vouloir être préféré, plus honoré, plus estimé ? A bas la superbe ! sois moine là où, comme il convient, tu sois mis après tous pour Dieu, compté pour moins que tous, moins estimé que tous… Et donc, au Bec… Là sera mon repos, là j’aurai en vue Dieu seul, là son amour sera toute ma contemplation, là son bienheureux et continuel souvenir ma consolation et mon rassasiement. » Ibid., col. 53. D’autres fois, il se demandait s’il ne devait pas se faire ermite, ou encore rentrer chez lui et vivre de son patrimoine en faisant le bien. Il s’ouvrit de tout à Lanfranc, qui, ne voulant rien décider, l’adressa au saint évêque de Rouen, Maurille. L’évêquc opina pour le Bec. Anselme acquiesça. On voit que cet homme d’idéal et de sentiment, ce primitif et ce spontané, savait être pratique et réfléchi.

2. Le moine.

Anselme avait 27 ans quand il devint moine au Bec (1060). Trois ans après, il remplaçait Lanfranc comme prieur et profilait des libertés de sa charge pour être de plus en plus à Dieu et aux sciences célestes. Il se préparait, dit Eadmer, par ces divines spéculations à résoudre, Deo reserante, les questions les plus obscures