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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 13.1.djvu/294

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    1. PROBABILISME##


PROBABILISME. L’ACTION DE CONCINA

57’thèses toutes semblables à celles de Gravina. Ou la trouve derechef dans le recueil de Zaccaria, t. iv, p. 398450. A cette défense, le bénédictin R. Gutrath, professeur à l’université de Salzbourg, opposa une Genuina indoles doctrinse ecclesiasticæ, Salzbourg, 1773 ; cꝟ. 1 lutter, op. cit., t. v, col. 22-23. La même année où paraissait à Augsbourg le livre de Mannhart, un de ses c >nfrères, prédicateur à la cathédrale de c.ettte ville, faisait en ses sermons l’éloge du probabilisme et le procès des doctrines adverses. Les thomistes s’en jugèrent offensés. D’où un livre de Reichard, bachelier du collège dominicain d’Augsbourg, écrit d’un style assez mouvementé et dédié aux personnes cultivées : Animadversiones théologiens in innocentiam, prudentiam "< uti litatem probabilismi Vugsbourg, 1760.

Dans l’innombrable littéral me polémique lancée par les jansénistes au xviir siècle contre la Compagnie de Jésus sont mentionnés, bien entendu, la morale relâchée et le probabilisme. Les appelants <le la bulle Unigenitus (1713) se plaignent volontiers que la coiislitu tion doive être l’occasion d’une recrudescence de ces désordres. Cf. Dôllinger-Reusch, op. cit., t. i. p. 327 332. Ainsi dans le violent écrit souvent attribué a l’ora torien Boyer, mais qui est peut-être d’un laïque nomme Péan, aussitôt condamné au feu par le Parlement et mis à l’index en 1732, intitulé Parallèle de la doctrine des païens avec celle des jésuites et de la constitution du pape Clément XI qui commence par ces mots : Unige nilus Dei Filius… d, Amsterdam, 1726, et dans les libelles composés par le même pour la défense de cet écrit. Voir Heusch, Index, p. 754. Dans l’Abrégé de l’histoire ecclésiastique contenant les événements C0 dérables de chaque siècle, avec des réflexions, t. xii, Cologne, 1755 (à l’index en 1757. cf. Ucusch, op. cit., p. 708), sont plusieurs articles sur la morale des jésuites dont le relâchement est dit procéder des erreurs de cet Pères sur la grâce, ce qui n’est pas jiislilie ; allusions B la morale aussi dans des Lettres d’Eusèbe Phtialèlhe a XL François Morénas…, Liège, 1755, voir lett. el

xviii). Un chapitre considérable est consacré au probabilisme dans les Extraits des assertions dangereuses cl pernicieuses en tout genre, que les soi-disant jésuites ont dans tous les temps et perséuéramment soutenues. Paris, 1702, l’un des témoignages de la campagne qui devait aboutir à la suppression de la Compagnie. Sur les auteurs, voir Barbier, Dictionnaire des anonymes, au mot Extrait ; Reusch, op. cit., p. 921. Au t. i. p. 25322, recueil de citations allant de llemiqucz (1600) a Trachala (17.V.)) (ce dernier est l’auteur d’un Lavacrum conscientise, mais peut être ne tut il pas jésuite ; voir Hurter, op. cit., t. iv, col. 1017, avec la note). Quelques chapitres encore sur la morale dans le Problème hlsto rique : Qui, des jésuites ou de Luther et Calvin, ont le plus nui à l’Église chrétienne : ’Avignon, I7.">7. au tu ; du P. Casnedi, nommé ci-dessus, on > dit qu’il semble avoir écume tout ce que les probabilistes ont dit de plus absurde sur la probabilité », p. 54, i dans un ouvrage qu’on pourrait appeler le panthéon de sa Compagnie ». P. 55. L’écrit fut mis a l’index en 1759. Reusch, Index, p. 815. La suppression même île la Compagnie (1773) ne mit pas fin ausssltot à cette littérature, comme le témoignent les Lettres d’un théolo gien à M*** où l’on examine la doctrine de quelques écrivains modernes contre les incrédules. 1770. dirigées contre les ouvrages d’anciens membres de la Compa gnies ; la lettre v est sur la morale : ou avoue que les auteurs incriminés n’ont pas reproduit les maximes discréditées des casuistes ; mais les principes y sont encore. A la différence des précédents, ce dernier exemplaire d’une littérature polémique somme toute peu intéressante ne figure pas au catalogue de l’Index.

Il faut signaler enfin que probabilisme et casuistique eurent leur part dans les controverses qui mirent aux

prises au xwir siècle les écrivains rationalistes et les apologistes catholiques. Ce que sont devenus chez ceux-là les griefs de Pascal, on en peut voir un exemple dans l’une des Lettres persanes, la lvh*. La critique entend bien cette fois atteindre la morale chrétienne elle-même. Et c’est de préférence la supériorité de celle-ci sur la morale des païens qui fait le thème des réponses catholiques. Voir quelques titres d’ouvrages dans Diebolt, op. cit., p. 24-25.

IV. CON’CIXA, SES ENNEMIS. SES SUCCESSEUBS. — La

querelle est donc loin d’être apaisée. Elle eut son plus grand éclat en Italie, autour du dominicain Daniel Concilia. Sur la carrière et les écrits de cet auteur, voir l’art. Ciincina. t. iii, col. 070-707.

1° L’ouvrage de Concilia. A la suite d’une première publication relative a l’observation du jeûne et des répliques qu’elle lui avait attirées (on lui conseillait dans l’une de lire les Lettres du I’. Segneri. alin de s’j instruire du probabilisme), Concilia écrivit son ouvrage le plus retentissant, connu sous le nom de Stonu del probabilismo, mais dont le titre exact est l)> Un storia

del probabilismoe dei rigorùmo dissertazioni teologiche,

moralie criliche… (Les circonstances détaillées de la

publication dans l’art, cité, col. 681-682.) L’ouvi dédié au cardinal Nerio Corsini, comprend deux tenues

parus a Lucquea en 17 1.1 II est écrit en langue vul

gaire, comme on voit, l’un des buts de l’auteur étant d’intéresser le public A la querelle ; voir t. i, p, i. sans être proprement une histoire du probabilisme, l’ouvrage contient nombre d’informations historiques et demeure l’un îles travaux Importants sur la m.itieie

Il est de plus un en il de circonstance et porte un i arac tère polémique, Conclna répondant a des attaques

dont il n’eut pas l’Initiative. Mais il est aussi un livre

de doctrine où la position de l’auteur est nettement

dessinée. D’OÙ I intérêt multiple de l’ouvrage, écrit

d’un style anime et limpide a la fois. Con< Ina eul défendre d’avoir Imité Pascal, * omme le lui reprochaient ses adversaires, sentant la forcede ce nouveau coup Après la dédicace, la préface et un avis au lecteui ion Conclna raconte comment il en vint a écrire son livre), la première des cinq dissertations, 1. 1, p t est un historique du probabilisme, divisé selon les

pé les suivantes. de 1577 a 1620, n.ilss.iti.

humbles commencements ; de 1620 A 1656, pro de i » - 0, décadeno. de 1690 à 1743, la déca

dénie extrême et dernière. Nombre de p.i_i s sont anei dotiques, el plusieurs franchement amusantes : la que

relie du jeune, p. 241 246 ; le H"lil qu’on lui a trouve

de carriolaro ou ramasseui de poubelles, p. 299 Concilia proteste avec force contre cette tactique d< adversaires d’appeler janséniste quiconque l> s, i réfu tes. Q démontre que les s.iints Pères sont des m. litres en matière de morale non moins que « le dogmes. En

passant, il se détend contre les Injures ou calomnies

dont. Il a été l’objet. La il dissertation, t. i, p 572, roule sur les deux premières lettres de Segneri et contient un historique détaille de l’affaire Gonzalez

La critique selle de pies le texte de l’adversaire, a qui

Conclna joint Terillus II est difficile, après un si grand nombre d’écrits, que ces réfutations apportent du non

veau. Tant de dialectique et dent tain risque niènie délie de peu d’elle ! quand on sait que le probaln

lisme procède avant tout d’un esprit plus résistant que les thèses ou les arguments dont il s’entoure, lu appendice, p. 57.1 682, termine ce 1. 1 ; l’auteur j a con signé des réflexions diverses, dont les plus notables soin aux c. i vi, sur l’ignorance. P. 627 sq

Au t. u. la 111’dissertation, p. 1-256, examine la lir’lettre de Segneri et constitue de ce chef une étude doctrinale sur maints éléments du probabilisme ; Teril lus y est de nouveau pris a partie, avec des auteurs plus récents Les décrets d’Alexandre Vil et d’inno