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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 13.1.djvu/298

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    1. PROBABJLISME##


PROBABJLISME. L’ACTION DE S. ALPHONSE

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siiini Alphonse, un souci de défendre son opinion contre les critiques entendues. Titres et dates, art. cité, col. 91 1 ; Berthe, « Pcit., t. ii, p. 153 sq. : Delerue, <>]>. cit., p. 50 sq. ( Il r ; m l protester conl re le ton « le ces ailleurs à l’endroit de PatUZZi. S’il est coupable de quelques fanfaronnades, sa doctrine est sérieuse, et l’opposition qu’il fil a saint Alphonse digne d’être prise en considération. ) Cette controverse a notablement contribué a l’élaboration et à la justification du ssteme alphonsieu. Elle aura donc l’avantage de mettre en relief les traits caractéristiques de celle théologie morale. Rien n’est plus débattu en celle querelle que l’obli, i de la loi douteuse. I.a solution négative que saint Alphonse avait adoptée dès le débul semble être allée se confirmant a mesure que les arguments s’échangeaient, jusqu’à devenir le principe majeur el I v pique de son système moral. Nous avons signalé elle/ Suarez, col. I7.’i, l’origine absolument première de cet te solution ; nos auteurs ont perdu de v ne ce loi ni ai n pu

cédenl, et Patuzzi se contente de remonter jusqu’à Se i et Terillus ; il est certain en tout cas « pie saint Alphonse a 1 rouvé l’idée dans le prul nihilisme en cours.

où il l’emprunte. Patuzzi la lui reproche de toutes tes manières. Vous confondez, dit-il à son adversaire, la pro

mulgal ion nécessaire et suffisante de la loi avec la connaissance privée « le la même loi. i.a causa…, p. 1 7. Nous ramené/ indûment a la qualité d’opinion une loi au sujet de laquelle on doute, avec des raisons a peu près égales dans les deux sens. Ibiil., c. m. Vous raisonnez mal quand vous nie/ que de la loi dont élise puisse résul

ter une obligation certaine. lbid., c. rv. Vous identifiez raison le doute dû au conflit de deux opinions équl valentes avec l’ignorance Invincible. Ibid., c. v. Et,

comme l’auteur de la dissertation avait invoqué’en sa faveur saint Thomas d’Aquin, Patuzzi lui rétorque : Incroyable, monseigneur, est le grand abus que vous laites de la doctrine angélique de saint l bornas, sans malice, je veux le croire, et par simple prévention en

laveur de la sentence adoptée par sous, laquelle vous occupe tout l’esprit et vous fail entrevoir ce qui jamais mlut enseigné parle saint docteur, cependant que vous ne remarquez pas ses sentiments véritables exprimés

par ailleurs avec une entière clarté. Ibid., p. 69.

Que répond saint Alphonse à la critique capitale de Pa

luzzi ? lai substance ceci : Il est certainement contra

dietoire de dire que la loi. probablement existante el

probablement non existante, est certainement Inexis

tante ; niais il n’est pas contradictoire de dire que la loi

esi probablement existante et certainement non obll géante, pour la raison que l’opinion contraire (savoir

qu’elle n’CXiste pas) est. elle aussi, probable, puisq e

alors, n’élant pas suffisamment promulguée, elle n’induit pas obligation. - Di/esa délia dissertazione, 1765, Opère, t. xxxviii, Venise, 1834, p. 152. (in l’on passe, comme il est manifeste, d’un dmite sur l’existence a une certitude de la non-obligation, sans « pie soit Invoqué de l’un à l’autre aucun moj en tenue : au lieu que, pour Pa tuzzi, un doute surl’existenceemportedu même coup un doute rigoureusement égal sur l’obligation. Comme il avait dit naguère dans son Tntlt<il, >, 1. 1, p. 234, au sujet des partisans de la loi douteuse non obligeante : Ils devraient plutôt proposer leur principe comme ceci : Quand il v a des opinions probables dans l’un et dans « l’autre sens, sur la question de savoir si la loi s’étend à commander ou à défendre quelque action, la loi certainement ne s’j étend pas. El ils verraient alors sur-le-champ la Fausseté et le ridicule d’un principe qu’ils chantent sur tous les Ions. Aucun des deux

adversaires ne convainquit l’autre, mais sain i Alphonse, nous l’avons dit, ne fit que s’approprier de plus en plus le principe litigieux. Patuzzi mourait en 1769. Deux autres écrivains entrèrent après lui dans la même que relie et dans le même sens, l’un en 1769, l’autre en 177 I ;

d’où nouveaux écrits de saint Alphonse. s ui ces événements et les autres difficultés rencontrées par ce dernier, voir l’ait, cité ; Berthe, op. cit., t. ii. p. 270 sq., 330 sq. ; Delerue, op. cit., p. "il sq.

En 17<17. dans la sixième édition de la I morale, paraissait pour la première bas la dissertation sur le système moral, remaniement dis écrits de controverse et fruit de ces quelques années de discussion. Avec des additions et des amendements, elle b » urcra dans la huitième édition (1779), l’édition définit ! 1 l’ancienne dissertation, selon l’avis d’un admirateur

du saini. atteint sa perfection et constitue b chefd’œuvre de saint Mplionsc comme théologien n

liste Delerue. op. Cit., p. 7.’!. Nous serons donc entie

riment équitable en exposant et en appréciant d’après

elle le sv stème alphni, - icn.

Il concerne te choix des opinions et l’u habilité, scion te sens fâcheusement restreint qu’a pris le mot de système moral dans la théologie modi On se tromperai ! du tout.m tout en cherchant ici une doctrine morale compli te et ordonm t saint Vlphonsi se garde bien d’j prétendre, n’ayant souci, dit-il par un raisonnement curieux, « pie du salut de son lecteui

el de celui des anus |., - relie ! privilégié ainsi reconnu aux questions de la conscience consacre ( dépl ment de la théologie morale que nous avons et dessus critiqué, bus de ses premières manifestations. Ainsi entendu, le système alphonslen tient en trois proposit ions.

I.a première exprime le probabiliorisme de l’auteur :

Si opinlo qua itat pro lege vldetur eerte probabilior,

lp* i oo lectarl tenemui Theol. n « , r.. I. I. tr. I. cm.

n. 54. (Nous citons d’après l’èdll.net.

Elle esi demeure, - étrangère aux difficultés sus. .1 l’auteur de son vivant ; il s, trouvi qu’on en dispu

Ici a plus tard, i oui me nous dirons I.a pu liant i oui un elle se présent e. elle de lin M la Correct |U. s. s| un

posée a lui même saint Uphonsepai rapport

1ère n ces ant i | leilfes. il.lit lue si ne I Y. al I qui I, s,

du piobabilisme L’opinion moins probabli ment connue comme telle n’esl plus poui l’auteui une règle légitime de conduite

las deux autres propositions Intéressent lis, , s ou sont en conflit deux opinions également probables. En voici l’é icé essentiel :

liieo secundo quod, si op qutt si, i pro litx

i.iiihini probabllli vel cque probabilii be altéra qua st., i pro lege, nec et tara Ipsam qui » sequl pot est, eo quod sit probabllls Nain ad licite operandura sola non iiirTicit babllltas ; sed rcquirltui moralls certltudo di i aclionls… Propterea ralsum reputo elTatum lllud commune Inter probablllstas. nlmlrum Qui probabilité) agit, prudenteraglt. Ibid. n

Dtco tertio q t. duabus aeque probabilibui opln

luis concurrentlbus, quamvis opinlo un nus tut.i teneri non possii quoniam, ut dixunus, s, .i i probabilités (nota, *L( probabilitas) haud Drmum pncbel fundamentum ad licite operandum ; ta mon oplnta 111a qua stat pro llbertate, cum n>quall potl itui probabilitate ai opposite qua stat pro grave quidem Immittil dubium an existai t< x qui actionem prohibeat ac proInde sufllcientei promulgata minime dlci potest ; Ideoque dum eo casu promulgata non.si. acquit obligare ; tanta mai Is quod lex Incerta non potest certain obligatlonem Inducere. i i hafe est sententia t>. I’quarae ; o sequoi et qim certa mthl apparel etc. Ibid.,

Par celle façon d’amener et d’énoncer s., solution.

saint lphonse donne tout le relief possible au principe réflexe, par la vertu duquel exclusivement sera

dite bonne une action qui. sans lui. ou le prix lame, eût élé jugée illégitime. I i ce principe est a son tour

expressément déclare, et c’est qu’une loi dont on doute si elle interdit ou non une action It’obligl pas.

n’étant point promulguée quant au cas don’nient on doute Nous revenons don C a la position qui