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    1. RUSSIE##


RUSSIE. LE TEMPS DIVAN LE TERRIBLE

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législation conciliaire de îria 1 (en russe : Stoglao i nakaznye…), dans Prav. Sob., t. xi, Moscou, 1863 ; Les mandements du métropolite Maraire sur le Stoglao (Nakaznaja gramala…), dans Prao. Sob., 1863 ; A. Pavlov, Un nouveau mandement du Stoglao, dans Zapiski de l’université de Novorossojsk, t. ix, 1871°.

V. Bockarev, Le Stoglav et l’histoire <ln concile de 1661 (Stoglao…), Jukhnov, 1(106 ; II. Heljacv, Sur le Stoglao contre les schismatiques ((> sloglaoi), dans Ctenija obSCestva liubltelej dukhovn. prosoescenija, nov., déc, 1875 ; le prêtre I.-M. Dohrol vorskij a publié une série d’importants articles sur le Stoglav dans Prav. Sob., 1862-1863 ; N.-N. Durnovo, l’ne des sources du Stoglao (Odin i-…), dans iurn. Min, Nar. Pr., fév. 1904 ; M. -A. Djakonov, Remarques complémentaires sur les réformes moscovites du milieu du XVIe siècle, ibid., avril 1894 ; I.-N. Zdanov, Matériaux pour l’histoire du Stoglao ( Matcriuly), ibid., juill.-aoûl 187(i ; du même, .Le a Zcmskij-sobor’ecclésiastique de 1661, dans lst. Vést., fév. 1880 (TSerkovno-zemskij sobor…) ; Zdanov défend la thèse que le Stoglao fut un zemskij sobor, c’est-à-dire ce qui correspondait aux États généraux de l’ancien régime en France ; sa thèse a rencontré peu de laveur ; X. Kononov, Examen de quelques questions se rapportant au Stoglao (Razbor…), dans Bog. Vist., 1904, n. 1 ; L. I., Un nouveau manuscrit du Stoglao, 1596 (Noooe otkrytngj. ..), ibid., 1899, n. 3 ; A. l’okrovskij, Pierre le Grand et le Stoglao ( Pclr Vclikij), dans Ctenija, 1910, n. 3 ; I). Stefanovic, Le Sloglao, son origine, ses rédactions, son contenu (O StogUwè), Pétersbourg, 1909, p. 11-320, c’est I ouvrage principal sur le Stoglav, présenté comme thèse à l’acad. ecclés. orthodoxe de Pétersbourg ; voir les jugements des professeurs dans Khr. Cten., nov. et déc. 1910, p. 311-320 ; 321-321 ; A. Spakov, Le Stoglav ; son origine officielle ou non officielle (Sloglao. K ooprosu…), dans Milanges Vladimirskij Budanov, Kiev, 1901, p. 299-330.

Les conciles de 1553-1554.

Nous omettons l’affaire assez ténébreuse du diplomate Jean Viskovatyj, accusé par le métropolite Macaire d’hérésie « galate », pour avoir protesté contre certaines icônes peintes à Moscou après le grand inc. ndie de juin 1547. Viskovatyj fut absous de l’accusation d’hérésie, mais condamné à faire pénitence pendant trois ans pour ses imprudences de langage. Une intrigue de palais dirigée par Viskovatyj contre le fameux protopope Silvestre pour des motifs probablement plus politiques que religieux semble mêlée à cette discussion Ihéologique.

Les conciles île MOSCOU contre les hérétiques du XVIe siècle (Moskooskie sobory…), dans Ctenija, 1817, n. 3 ; O. Bodjanskij, Enquête ou liste des blasphèmes ou îles doutes concernant les saintes icônes émis par le diak Ivan Mikhailooic Viskovatyj en 7062, ibid., 1858, 2 ; plusieurs documents ayant trait à Viskovatyj avaient déjà été publiés dans Akly Arkheograf. Kommissii, t. i, 1836, p. 241-219 ; N.-E. Andreev, L’affaire du diak Viskovatyj (O dêlè…), dans Seminarium Kondakovianum, I. v, 1932, p. 191 sq.

Nous sommes sur un terrain plus théologique avec Matthieu BaSkin. Durant le carême de 1553, ce personnage, qui semble avoir été une bonne àmc, religieuse et un peu inquiète, se présenta au prêtre Siinéon de l’Annonciation et lui demanda de bien vouloir entendre sa confession : « .le suis chrétien, dit-il, je crois en Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit », etc. Puis, tant en cette occasion qu’en diverses rencontres qui furent arrangées dans la suite, il lit part à son confesseur des doutes qui le tourmentaient quand il comparait les préceptes de la charité évangéliqtle avec les

pratiques qui existaient alors en Russie. Le servage surtout le scandalisait et il était offusqué de constater que le clergé qui aurait dû donner l’exemple, suivant !. précepte du Sauveur, était loin de le l’aire. Il raconta enfin à son confesseur comment lui. Mat 1 hieu, avait libéré tous ses serfs, afin d’obéir au précepte évangclique. Siméon, probablement, dut reconnaître dans ces affirmations de son pénitent quelques traces de la terrible hérésie anti-joséphienne ; BaSkin, d’ailleurs, avait fréquenté les moines d’au delà de la Volga. Il S’Inquiéta et, au lieu de conseiller sou pénitent comme c’était son devoir de le faire, il s’empressa d’aller raconter l’incident au protopope Sylvestre qui jouissait alors d’un crédit illimité auprès d’Ivan le Terrible dont il était le confesseur. Sylvestre et Siméon firent une dénonciation en règle au tsar. L’autre favori, AdaSev et le protopope André assistèrent à cette démarche. Ivan qui revenait du pèlerinage de Bclozero et devait repartir incessamment pour Kolomna confia BaSkin a deux moines joséphiens, Gérasime Leonkov et Philothée Polev et les pria d’enquêter sérieusement sur leur prisonnier.

Le malheureux BaSkin, au début, proclama énergiquemenl son innocence, tuais il tomba bientôt dans une maladie inexplicable et commença à déraisonner. Il entendait la voix de la Vierge qui lui commandait de révéler les noms de ses complices et dès lors il ne déraisonna plus : il déclara avoir reçu son hérésie « des La1 ins, de l’apothicaire lithuanien Matthieu et d’André Choteev ». Puis il était allé soumettre ses doutes aux moines « d’au delà de la Volga », qui, au lieu de le remettre dans le droit chemin, l’avaient encouragé dans son hérésie. II accusa encore deux autres complices, en particulier : Grégoire et Ivan Borisov. Le concile se réunit alors contre lui, en décembre 1553, et découvril que le malheureux était plongé dans les hérésies les plus néfastes. Il aurait déclaré que Notre-Seigneur Jésus-Christ (en tant que Dieu, évidemment !) « n’élait pas égal à son Père », il aurait nié la présence réelle dans le sacrement de l’eucharistie en affirmant qu’il n’y avait là que du pain et du viii, nié l’utilité d’églises eu affirmant que l’Église est seulement la multitude des fidèles et que les constructions visibles ne méritent pas ce nom ; il aurait appelé idoles les icônes de Noire-Seigneur, de Notre-Dame et des saints ; il aurait nié le sacrement de pénitence en disant que, dès que l’on cesse de pécher, le péché est enlevé sans qu’on passe chez le prêtre ; il aurait rejeté la tradition et les saints conciles en disant que tout cela avait été écrit pour autoriser le tsar et les évêques à s’emparer de tout et dominer sur tout ; il aurait en lin rejeté les commentaires de l’Écriture faits par les Pères pour en proposer de nouveaux.

Telle fut l’accusation. BaSkin fut trouvé coupable, condamné et emmené au monastère de Volokolamsk. Il nous semble difficile d’admettre que le pauvre malheureux ait été véritablement coupable de ces hérésies. BaSkin, nous dira plus tard l’higoumène Artème, agissait en enfant et ne savait guère ce qu’il faisait. Sa démarche auprès de Siméon durant le carême de 1553 ne laisse pas soupçonner ces graves accusations. On remarque aussi que les hérésies dont il fut accusé sont en grande part ie les mêmes que celles qui avaient été réfutées un demi-siècle auparavant par Joseph de Volokolamsk, dont le livre fut porté au concile de 1553 et honoré par le tsar et par tous les évêques à la seule exception de l’évêque Cassien ; on a aussi l’impression que, dans ce concile, ce n’était pas tellement BaSkin qui préoccupait les inquisiteurs ; ils étaient bien plus préoccupés de trouver et châtier ses complices. Kurbskij nous indique où ceux-ci furent trouvés : dans les monastères d’au delà de la Volga. Ces modestes skites (ermitages) étaient d’ailleurs pour les moines de tendance joséphienne l’origine de toutes les calamités qui fondaient sur la Bussie.

Parmi ces moines de l’école de Nil Sorskij, le plus célèbre alors était l’ancien higouniènc de la Troitsa, le moine Artème, qui avait été chassé de son monastère peu de temps auparavant après un supériorat de six mois et avait repris sa vie de solitaire dans le Zavoliie (pays d’au delà de la Volga).

Artème devait alors avoir un peu plus de cinquante ans. Ne dans le pays de Pskov, il avait embrassé la vie monastique dans le Zavoliie, au monastère de Saint-