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1914
SERARIUS (NICOLAS SERGE I « 


théologien. 3 vol., Mayence, 161 1, in-4° (réédité en 1640).

Hagiographie.

Serarius s’occupa aussi de patristique et d’hagiographie. Il faut citer plus spécialement : Epistola sancti Bonifacii, Mayence, 1605, in- 1°

(2e éd., 1624 ; réédition dans la Bibliotheca Patrum, t. xiii. p. 70 s(j.. et dans les Aeta sanelorum, junii t. i. p. -100 sq.1 : Comitum par génère… inclitum, Mayence, 1605, in-12. on ies des saints ("lodefroi de Westphalie et Romary (Aeta sanctorum, jan. t. i. p. 848 sq.) ; Kiliani Francise orientons gesta, NYurtzbourg, 1608, in-12 (Aeta sanctorum, julii t. n. p, 614 sq.) ; Moguntiacarum rerum…. Mayence. 1604. in-4° (Cologne, 1624 ; complété. Francfort, 1722). Dans cette histoire, surtout ecclésiastique, de Mayence. conduite jusqu’au temps de l’auteur, prés d’un tiers du récit est occupé par Ja vie de saint Boniface (p. 318-602).

Ouvrages didactiques.

De sacramento extrêmes

unctionis, Wurtzbourg, 1588 (reproduit dans Zaccarias. Thésaurus théologiens, t.xii, Venise, 1763, p. 716753) ; De Athanasiano symbolo, ibid., 1590 ; De catholicoriim cum luereticis matrimonio, Mayence, 1606 (Cologne. 1609 ; aussi dans Thésaurus, t.xii, p. 696715).

Polémique antiluthérienne.

Entre autres ouvrages, il faut signaler : Contra novos novi pelagiani

et chiliastæ errores, Wurtzbourg, 1593. Il y attaque Puccius Filidinus ; Lutheroturcica orationes, Mayence, 1604, in-8° : De Lulheri magistro, ibid., 1604, en réponse à Hyperaspites Lutheri adversus maledicam orationem S. S., de Fr. Baldvinus ; Apologiæ pro discipulo et magistro, Luthero et diabolo, Mayence, 1605, par ce titre même il est facile d’imaginer le ton sur lequel est menée la discussion ; De proeessionibus, Cologne, 1607, in-12 ; Litaneulici, ibid., 1609. Serarius défend ici la doctrine catholique des cérémonies extérieures et du ulte en général, comme aussi celle de l’invocation « les saints contre les extravagances luthériennes.

D’une manière générale, les critiques se sont montrés sévères pour la dureté du polémiste. Même les Mémoires de Trévoux (1713, p. 600) soulignent chez lui » je ne sais quelle passion de ne rien pardonner ». Cette àpreté est la marque du temps. Elle s’alliait chez Serarius à une réelle charité. Son adage favori donne à l'œuvre colossale qu’il a su produire une signification spirituelle singulièrement élevée : pro hærelieis non orandum modo, verum etiam studendum. Avec ses amis, parmi lesquels il faut placer au premier rang le cardinal Baronius, son âme s’ouvrait toute grande. C’est à Baronius qu’il écrit déjà en 1589 : magnus labor sed merces major. Ce sera dès cette époque un commerce incessant entre les deux érudits. Ils se communiquent leurs trouvailles et ils échangent aussi bien leurs œuvres que leurs reliques !

Sommervogel, Bibl. de lu Comp. < ! < Jésus, l. vii, col. 11341 1 15 ; t. ix, col. 8.")l-.s.">2 ; Sotwell, Bibl. scriptorum Soc. Jesu, p. 634-636 ; Hurtcr, Nomenclator, : s° éd., t. iii, col. 499-504 ; de Guilhenny, Ménologe de la Compagnie de Jésus, Germanie, r partie, t. i, p. 454 ; Calmet, Bibl. lorraine, Nancy, 1751, col. 886-891 ; B. Diihr, Geschichle der Jesuilen, t. i, p. 664 ; t. ii, 2' part., p. 12 : M2I ; Koch, Jesuilenlexieon, Paderborn, 1934, col. 1642-1643 ; Annute litteræ S..)., 1H1lingen, 1609, p. : s71- : î77 : Hrr Katholik, 1864, t. H, p. lfil sq. ; Janssen-Pastor i traduction E. Paris >. L’Allemagne et la Béforme, t. , 1907, p. 293, '<>>2, ">7 1 ; (.. Baronii Epistoue et opuseula, éd. Alterichu, 3 vol., Rome, 1759-1770 ; Mémoires ii, - Trévoux, 1713, p. 587-600 ; R. Gomely et A. Merck, Manuel d’introduction n toutes les saintes Écritures, 2° éd., Paris, 1930, n. !."> !  : Richard Simon, Histoire critique du Vieux Testament, Rotterdam, 1685, p. 123, 155.

. Rayez.

    1. SERGE I (SAINT)##


1. SERGE I (SAINT), pape de la fin de 687 (15 décembre ?) au 8 septembre 701. — Comme son prédécesseur Conon. Serge fut le lerlius gaudens d’une compétition qui mit aux prises l’archidiacre Pascal,

déjà candidat à la mort de Jean V (2 am’il 686), e1 l’arcliiprètre Théodore. Le premier, fort de l’appui de

l’exarque byzantin de Ravenne, s'était beaucoup remué du vivant du pape Conon. pour arriver au siège pontifical. Sitôt le trépas de celui-ci, les partisans de Pascal l’acclamèrent et réussirent à l’installer dans la partie extérieure du Latran ; mais ils ne purent empêcher les tenants de l’autre candidat de proclamer Théodore et d’occuper avec leur élu l’autre partie du palais. Il semble que ce double coup de force ait été surtout le fait du populaire. Devant ces violences, l’aristocratie, militaire, (exercitus) et le haut clergé, réunis au Palatin, résidence du fonctionnaire qui représentait à Rome le pouvoir byzantin, opposèrent aux deux candidats révolutionnaires un personnage plus digne d’occuper le siège apostolique, le titulaire de l'église Sainte-Suzanne, Serge. On réussit à forcer l’entrée du Latran, et à y conduire le nouvel élu. Théodore fit aussitôt acte de soumission ; Pascal y mit plus de façons, il dut néanmoins s’incliner, encore qu’il eût continué sous main des intrigues qui lui vaudront ultérieurement une sévère condamnation. Accusé de s'être livré à des sortilèges, il fut déposé et renfermé en un monastère où il mourra cinq ans plus tard.

Restait cependant pour Serge à obtenir de l’exarque byzantin la reconnaissance, indispensable pour que l’on pût procéder à la consécration de l'élu. Dans l’occurrence, ce fonctionnaire, contrairement aux habitudes, se transporta à Rome, où on ne l’attendait pas. Au cours de l’année précédente, Pascal lui avait fait espérer une forte somme si, de sa grâce, il parvenait au siège pontifical. En dépit de ses protestations, Serge dut acquitter la traite tirée sur la caisse romaine par le candidat malhonnête. C’est seulement après qu’il eut versé à l’exarque les cent livres d’or promises par Pascal, que Serge put être consacré, sans doute le 15 décembre 687. C’est ainsi que le titulaire de SainteSuzanne devint le pape Serge I er. D’une famille d’origine syrienne installée depuis peu à Palerme, en Sicile, il était venu à Rome sous le pape Aaéodat (672-676) qui l’avait reçu dans le clergé ; après quelques années passées à la schola cantorum, il avait été promu acolyte, entrant ainsi dans la carrière des honneurs, probablement sous le pape Agathon (678-681) ; le pape saint Léon II l’avait fait prêtre titulaire de SainteSuzanne, où l’on avait remarqué son zèle à desservir les sanctuaires cimitériaux hors de la ville. Il devait laisser, devenu pape, une réputation de sainteté bien établie.

Ses relations avec Constant inople, inaugurées par les exactions de l’exarque byzantin, furent d’abord pénibles. On a dit à l’art. Quini-Sexte (Concile), t. xiii, col. 1594-1595, comment Serge fut sollicité par l’empereur Justinien II de souscrire aux décisions disciplinaires de cette assemblée, où l’on ne s'était pas privé de bousculer la législation occidentale et d’imposer au monde romain le droit canonique de l’Orient. On a dit aussi comment la courageuse résistance de Serge lui valut des avanies, mais qui tournèrent finalement à la confusion du protospathaire impérial Zacharie. Le Liber pontificalis enregistre avec orgueil le triomphe final remporté par Serge I er sur le basileus, qui, en 695, était renversé à Constantinople. On ignore ce que furent les relations de Serge avec les successeurs de Justinien II, Léonce et Tibère III.

En Italie, où la conquête lombarde avait marqué un temps d’arrêt, où d’autre part s’accélérait la conversion des Lombards au catholicisme, le pape Serge I er fut assez heureux pour mettre le point linal au lamentable schisme d’Aquilée. Sur les origines et les développements de ce séparatisme, voir l’art. TnoisChapitres. Le schisme était déjà éteint dans les pays qui relevaient de Constantinople. Le roi Cunipert