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SIRMOND JACOl l S


accusé de ne rien laisser subsister du sacrement de confirmation et de faire à lui seul ce qu’ont f ; iit, chacun pour leur part, Antoine de Dominis, Luther et Wiclefï. Préface, Opéra, l. iii, p. L84 186.

Le ton même de ce pamphlet explique qu’il ait été d’abord tenu secret. Composé en 1636, au « lire de l’auteur, il ne fui publié qu’en 1642, en même temps que l’ensemble des œuvres de Petrus Aurelius. Mais l’édition même de ses œuvres est un signe du temps :

elle fut faite aux Irais de rassemblée du clergé de

France (assemblée de Mantes, en 1 1 > 1 1 > : Collection des procès-verbaux des assemblées générales du clergé de France, t. iii, p. 100 ; Pétri Aurelii opéra, t. i. Préface générale et documents préliminaires ; cf. Rapin, Hist. du jansénisme, p. 284 et Arnauld, Première apologie pour M. Jansénius, préface, dans Œuvres, t. xvi, p. G3. Les partisans de Jansénius, en tout cas, ne cessèrent plus de reproduire les accusations de l’etrus Aurelius contre Sirmond : Livre plein d’injures et d’erreurs », écrit du second.Antirrhelicus dom Gerberon, Jlist. du jansénisme, t. i, p. 64. « Plein de propositions erronées et hérétiques », en avait dit Arnauld dans sa seconde Apologie de Jansénius, I. I, c. ii, Œuvres, t. xvii, p. 7, cf. t. XVI, p. 63 et 7.’î. Aussi La théologie monde des jésuites, publiée en 1643, insère-t-elle les trois propositions suivantes au c.iv : Doctrine des jésuites touchant le sacrement de confirmation : « 8. Les jésuites anglais axant voulu détruire le sacrement de confirmation quant a son usage [en haine de l’épiscopat. et pour éviter qu’il eût des évêques en Angleterre], Jacques Sirmond l’a voulu ruiner quant à sa substance ; car il a enseigné, dans ses deux Antirrhéligues, contre tous les autres théologiens, que l’onction du chrême n’est pas île l’essence de la confirmation. 9. Que l’on a longtemps administré dans l’Église ce sacrement sans onction, et qu’on le pourrait [aire encore. III. Que

l’onction de la confirmation peut être commise non seulement à un prêtre mais a un diacre, el qu’autrefois ils l’ont conférée sans aucune commission particulière par le seul pouvoir qu’ils ont de conférer le baptême. « Arnauld. Œuvres, t. i. p. 82-83.

Les savants, par contre, prirent nettement parti pour Sirmond : « Les sçavans ont donné l’avantage au L. Sirmond dans cette dispute, not E. Du lin. Hibliolh. des auteurs ecclés., t. x i. p. 204. Absurdum sune, écrivait l’ierre de Marca, absurdum, inextricabilem et sententise synodi conlrariam explicationem nobis obtru dit urelius, quiavitium lectionisa Sirmondo emendalum abjii ère voluil. Cité par de La Baune au l. v des Op* ru Sirmundi pré/are. p. I. Il Henri de Valois, dans son éloge funèbre de Sirmond : Pudel me inlerpretationis

aureliuiue.udeo uh muni sensu ne ratione et ul> ipsis l’crlus

irausicani abhorret. En I été des Opt ra Sirmundi, t.i. De même I, UC I Iolslein. dans sa Dissertatio primo de ininis h a confirmationisapud Grsecos, c. iv : H ujus canonis sinceram lectionem verumque sensum due. Sirmundus eruditissimis suis Antirrheticis contra personalum Aurelium du asseruit, ut solem mero mendie lucere dubitet qui de presbyterali Gallorum chrismatione vel minimum postheec ambigat. Autres témoignages en tête du t. iv des Œuvres de Sirmond.

Depuis, personne ne songe plus a contester l’exac titude et l’authenticité du texte publie par Sirmond.

lin s’accorde moins sur le sens a lui donner : mais la raison en est moins dans son obscurité que dans le

préjugé reproché par Siri ni a Petrus Aurelius. On

n’en est sans doute plus a croire que les cxéqucs

d’Orient aient toujours administré ainsi le sacrement (h confirmation ; même en Occident, il s’en faut que l’onction ait toujours et partout accompagné l’impo sition des mains. Voir nos art. lu consignation u Rome il u i arlhage, dans Rech. de scierae relig., juillet août 191 L p. 350 383 ; La consignation dans les Églises

d’Occident, dans Rev. d’hist. ereles., t. xiii, p. 257-301 ;

167 sq. ; ici même, art. IMPOSITION DES mains, t. vu. col. 1343 1393. Mais, dans certains milieux, les cou clusions tpii résultent de ces faits continuent a se heurtera la même théorie préconçue : les rites sacramentels sont invariables.

I. De duobus Dionysiis Paris iensi et Areopagita (1641). Sirmond y établit que l’Aréopagite converti par saint Paul et le premier évêque de Paris sont ivu personnages distincts. Le P. général avait averti l’auteur des contradictions qui l’attendaient, L’ouqueray,

op. éd., t. v, p. 27N. L’ouvrage, en effet, provoqua des tempêtes. Voir dans Sommervogel, Bibliothèque des écriv., t. vii, col. 1245-1246, une liste des livres ou

brochures publies pour ou contre. Mais Sirmond était assuré de la valeur de ses preux es ; il se sa ait d’accord sur ce point avec les I’I'. Fronton-du-Duc et Petau. Il força dès lors la conviction de beaucoup de savants et l’avenir devait lui donner pleinement raison.

4. Sur lu prédestination. En 1643, Sirmond publia, sous le titre de l’nedestmidus, un ouvrage anonyme du v siècle, qu’il [iroposait d’attribuer à Arnobe le Jeune. Cf. ici art. Pu i ni stinati s. t. xii. col. 2775-2780.

La découverte venait à point contre.Jansénius : l’Augustinus (t. i. 1. VIII. e. xxiii) avait contesté que le prédestinatianisme eût jamais existé. Ce qu’on avait dénonce et combattu sous ce nom n’était qu’une invention des semi-pélagiens appliqués à interpréter ainsi, pour la rendre odieuse, la pure doctrine de saint Augustin. L’ouvrage souleva donc des discussions où l’histoire tint moins de place que les passions de l’époque. Cf. Rapin, Mémoires, L i. 2.’iii-2 : i 1 : A. De Me> er : Les premières controverses jansénistes en France, p. l 19-150 et 169-170 et ci-dessus, art. Prédestina riANiSME, t. xii. col. 2804-2805. Sans prendre part lui-même à cette polémique de pamphlets, Sirmond l’alimenta en éditant encore divers documents sur le prédestinatianisme entre autres Hincmari Remensis archiep. opéra (1645) ; Rabani Moguntini archiep. epislnhr Ires udnersus (iolhesealeum (1649) - et en publiant sa propre histoire de l’hérésie prédestinaliennc : Hisloria prsedestinaiiana (1649). Ici seule ment, le savant paraît être reste au-dessous de lui-même. On mit et l’on met en cause son âge : près de 90 ans (Noris, Ihstnria pelagiana, I. ii, c. xv, et ci

dessus, art. PRÉDESTINATIANISME, col. 1804). H lui

arrive de voir du prédestinatianisme la où s’exprime

seulement la pensée que cette erreur découle ou paraît découler de certaines doctrines de saint Augustin. Son grand tort, en somme, aurait été d’en croire trop aise ment l’anonyme du Prsedestinalus. Assez volontiers cependant, comme l’avait déjà Lut Petau, De incarna

hune, I. XIII, c. vi, n. 11, on accepte aujourd’hui sa

suggestion d’identifier l’anonyme avec Arnobe le Jeu ne. I lardenhewer, au contraire, rejet le cet le identification : Gesch. der altchr. Litterat., t. iv, p. 605. Il n’est pas impossible non plus qu’une certaine tendance a tirer de la doctrine augustinienne des conséquences quiélistes . ne se soit manifestée en divers milieux au ve siècle. Voir Petau, De incarnalione, I. X1I1, c. viu ; ci dessus, art. Ai <.i STINISME, L I, col. 2523-2524 ;

A.d’Alès, art. Prédestination, dans Diction, apologét. de lu /oi cath., t. iv, col. 217-218 ; dom Morin, Études, textes, découvertes, t. i. p..’ilii ; art. emipélagikns, col. I819-1827etef.de Plinval, dans Kliche-Martin, Hist. de l’Église, l. iv, p. 102. l’eut être le Commo nitorium de Vincent de Lérins fait il allusion a cer tains cercles qui s’laissèrent entraîner (c. XXVI, P.L., t. I., col. 674)j pour parler d’une hérésie d’ailleurs, pas n’est besoin de la voir organisée en secte. le modernisme ne l’a jamais etc. Lai tout cas, si l’on

doit admettre avec dom Morin (toc. éd.) que le IL

livre du l’r ; i destinuliis n’est pas de la mèine main