Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 14.2.djvu/39

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
1579
1580
SC II RADE R CLÉMENTj — SC II II, TE (J.-F. VON


dire aujourd’hui, comme ou l’a répété tant <K' fois, qu’il n’existe aucun principe ecclésiastique empêchant un catholique de penser qu’il est des circonstances où l'État ne peut rien faire de mieux que d’accorder une pleine liberté religieuse. Négation formelle de la doctrine de l’hypothèse. On notera que Schrader s’opposail ici, sans le nommer, à l'évêque de Mayence, Kett ri « r. dont il reproduisait une déclaration textuelle.

Il n’existe aucun principe ecclésiastique, etc. (Freiheit, Autorilâl und Kirche, 1862, |>. 155) pour la qualifier d’intenable. Ketteler protesta sans larder dans son Deutschland nach dan Krieg 1866, Mayence. 1867 (L’Allemagne après la guerre de 1866, trad. Belet, 1 s » "> 7. p. 135), et sa réponse, motivée autant qu’irénique, fut insérée dans le Correspondant du 25 mai 1867, p. 218 sq. ce moment-là, notre théologien écrit ou prépare son opuscule De l’aie utrum imperari ea possit, deque libertale conscientise commentarius dogmaticus, qui paraîtra l’année suivante. Or. s’il y accorde quelques lignes à la

tolérance de l’erreur, il n’en continue pas moins à passer sous silence la distinction pourtant essentielle de la liberté morale et de la liberté civile, persistant à identifier d’accord, croit-il. avec le Syllabus - - État libéral el État athée, liberté de conscience et indifférentisme ( voir surtout p. 75-101). Et ce qui aggrave son conflit avec les partisans de l’opinion dé Ketteler, c’est qu’il attribue sans hésiter au Sijllabus la valeur d’un document délinitoire. Ibid., p. 80, note ; De unitate romana, t. a, p. 387 ; De theologia generatim, p. 13(i sq. Comparer Choupin, Valeur îles décisions doctrinales, Paris. r.niT.

Au demeurant, pas plus chez le P. Schrader que chez les autres théologiens ardents adversaires du libéra lisme, celle ardeur combattive n’est commandée par une dureté ou une sécheresse de cœur. C’est son zèle pour les âmes, c’est son dévouement à l'Église du Christ, hors de laquelle il n’y a pas de salut, qui a dicté à l’auteur du De unitate romana ses pages les plus rigoureuses. Dans la notice qu’il lui a consacrée, le 1'. Icrrelli raconte qu’en septembre 1870, lors de l’attaque de Home par les Piémontais, il obtint de ses supérieurs la permission d’aller sur les remparts, pour assister de son ministère sacerdotal les défenseurs du pape. Avec eux, il tint jusqu’au bout, sous la mitraille, auprès de la Porta l’ia. Ce trait d’histoire est en même temps un s mbole. I)'un bout à l’autre de sa carrière, le 1'. Schrader a élé. comme il le lui ce jour-là, le prêtre dévoue corps et âme a la cause de l'Église et du pontife romain.

C. von Wurbach, Biographisches Lexicon des Kaiserlhums Œsterreich, t. xwr, 1876, ». 2~>'.l ; Mgr Pie, Lettre à son clergé, 8 avril 1875, dan-, Œuvres, I. i, ». 80 ; A. Ferretti,

S..)., De VÏta et SCriptis />'. /'. démentis Schrader, en trie (le

Cl. Schrader. De theologico testium fonte, l’aris, 1878 ; Som mervogel, liild. de la Comp. de.lésas, t. VII, col. '.112 et app.

m ; Hurler, Womenclator, 8e édit., t. v, col. 1527 ; card, Steinbuber, Geschichte dis Collegium Germanicum, I. ii, 1906, p. 511 ; L" Université Gregoriana del Collegio romana nel primo secolo dalla restituzione (1824-1924), Rome, 1924 ; I.. Koch, Jesuiten-Lexicon, col. 161 l.

.1. de Blic, SCHRŒRS Henri, théologien et historien aile mand (1852 1928). Schrôrs, né à Crefeld dans la Prusse rhénane le 26 novembre 1852, lui un élève de Hergenrôther et « les jésuites d’Inspruck. Après sou ordination sacerdotale en l s 7 7. il se consacra à l'élude de l’histoire et du droit et lui admis comme Privatdo zeni a la faculté « le théologie de Fribourg en-Brlsgau en l.N.s.'f. Sa monographie sur Hincmar de Reims, qui pa rut l’année suivante, lui valut la chaire d’histoire à la faculté de théologie de Bonn. Ses cours étaient lies [oûtés, non seulement par les étudiants en théologie, mais aussi par ceux des autres facultés. Schrôrs lui rec teur de l’I niversité durant l’année scolaire 1904 1905. Depuis le Kulturkampf, c'était la première lois qu’un

théologien catholique avait cet honneur. Ces difficultés qu’il eut avec l’archevêque de Cologne en 1907

étaient d’ordre administrai il' et ne concernaient pas sa doctrine qui fut toujours correcte. L’année suivante,

par des articles publies dans la KOlnische Volkszeitung,

il lil connaître eu Allemagne les conclusions de son ami l’abbé Saltet. dans l’affaire HerZOg-Dupin. Au cours des trente années de son enseignement à Bonn, à part quelques articles de revue. Schrôrs ne publia qu’un petit livre Sur l'éducation et la formation des clercs (1910). Ce n’est qu’après sa mise à la retraite en 1916, qu’il donna sa mesure comme historien.

En 1922 parut son Histoire de la faculté <le théologie catholique de Bonn, qui constitue une très importante contribution à l’histoire de la restauration catholique dans les pays rhénans et donne bon nombre de précisions sur Hermès et son parti. Sa monographie sur .1. Braun, ' n chef oublié du catholicisme rhénan, fournit de nombreux renseignements sur les disciples d’Hermès et sur leurs elïorls pour défendre la doctrine de leur maître. Son étude sur Les troubles de Cologne (Koelner Wirren), qui parut en 1927, montre que l’attitude du gouvernement prussien envers l’archevêque de Cologne, von Droste zu Vischering fut déterminée en bonne partie par l’agitation hermésienne. Ces trois publications de Schrôrs ouvrent de nouveaux horizons pour l’histoire de la restauration catholique en Allemagne dans la première moitié du i siècle. Schrôrs préparait encore d’autres travaux concernant cette époque quand la mort interrompit son labeur, le (> novembre 1028.

L’autobiographie de Schrôrs se trouve dans Religionswissenschaft in Selbstdarstellungen t. ut. p. 193 sq. (les appréciations qu’elle porte sur les autorités ecclésiastiques -ont souvent trop sévères, parfois mêms injustes). La Kôlner Kirchenzeitung ( 13 novembre 1938) d >nne d’intéressants détails sur l’enseignement de Schrôrs à Bonn. Voir au>si l’article Schrôrs du Lexikon fur ï'h 'ologie and Kirche, t. ix, col. 335.

C. Fritz.

    1. SCHULTE (Jean-Frédéric von)##


SCHULTE (Jean-Frédéric von), canoniste allemand. Von Schulte est né le 23 avril 1827 à Wintcrberg, en Westphalie ; il se consacra à l'étude du droit civil et canonique. A vingt-si v ans, il était Prioatdozent à la faculté de droit de Bonn el. deux ans après, il obtint la chaire dedroil canonique et d’histoire du droit à l’université de Prague. Quoique laïc, il fut nommé conseil 1er de consistoire, i est i dm juge s>nodal i I : lli ; n lilé archiépiscopale de cette ville. Plus tard, il rappe lut volontiers qu’il Etait le dernier lue nuit siiga dans un tribunal ecclésiastique. Après le concile du Vatican, von Schulte, qui jusqu’alors avait été un ardent défenseur des droits de l'Église catholique, se rangea parmi les adv.rs ur.'s Inti utibles de l infaillibilité pontificale et devint l’oracle canonique du parti vieuxcatholique. Il est l’auteur de l’organisation synodale et paroissiale de l'Église vieille-catholique. Voir l’art. Vieux-Catholiqi es. Transféré à la faculté de droit de Bonn en 1873, il fut élu député au Reichstag en 187 l et siégea parmi les nationaux-libéraux, qui étaient les partisans les plus décidés du Kulturkampf. Il prit sa retraite eu 1906 et mourut a Obermais, près de Mérano, le 1e. » décembre 191 1.

Von Schulte a publie un grand nombre d’articles

concernant « les questions juridiques et canoniques ; on leur reproche d'être élaborés un peu hâtivement. Durant sa période cal holique, il donna un Droit canonique catholique (Kalholisches Kirchenrecht) qui parut de 1856 a 1860 et un Manuel de droit ecclésiastique rallia lique et protestant (Lehrbuch îles katholischen und pro testantischen Kirchenrechtes), dont la l 1 édition est de 1896. Apres 1870, d attaqua vivement l'Église catholique dans ses études sur : La puissance des papes romains, : i' édii. en 1896 ; Le célibat obligatoire, l.s7<>, et