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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 14.2.djvu/45

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1591 SCHWENCKFELD GASPARD SCHWYZ 'RODOLPHE DE] 1592

étroits et fermés se multiplièrent naturellement dans les régions où s'était exercée la propagande de Scbwenckfeld, en Silésie. en Wurtemberg, en Sonabe, à Strasbourg et dans les villes où il avait séjourné. On cite encore comme centres de fortes communautés (iorlitz. Glatz, Goldberg, Lôwenberg, Jauer, Wohlau. La secte eut aussi an certain développement en Prusse, grâce à la sympathie du duc Albert de Hohenzollern. Mais ce développement fut arrêté net après le colloque de Rastenburg, en 1531.

En Wurtemberg, où la secte était particulièrement fervente, le duc Christophe prit contre eux des mesures sévères, en 1554. Il semble qu’il se soit produit certains mélanges entre les groupes schwenckfeldieiis et les groupes de frères moraves et d’anabaptistes, à la fin du xvr siècle et au début du xvir siècle. Au début du xviii 1 ', l’attention fut attirée sur la secte en Silésie. par les attaques du prédicateur Schneider. On exigea d’eux une confession de foi. La Silésie appartenait alors à l’Autriche. L’empereur Charles VI lit prêcher une mission contre eux, par les jésuites, en 1720. Un certain nombre d’entre eux passèrent en Saxe, en furent chassés de nouveau, se réfugièrent alors en Hollande, puis en Angleterre, et enfin en Pennsylvanie, le pays de la tolérance la plus large et le refuge des sectes persécutées. Leur siège principal lut Philadelphie. Lors de la conquête de la Silésie par Frédéric II. en 1712, ceux qui restaient dans cette province eurent la consolation de voir publier par ce prince un édit qui non seulement leur accordait la tolérance complète, mais leur restituait les biens confisqués à leurs communautés. Le roi de Prusse s’acquit de la sorte un droit à leur gratitude. Actuellement, les schwenckfeldiens n’existent plus qu'à l'état sporadique.

I. Sources. - Les écrits de Sshwenckfeld n’ont été qu’en partie publiés dans un Corpus Schwenckfeldianorum, dont le l. i contient A study on the earliest letters o/ C. Schivenckfeld, Leipzig, 1 '. » ( ' 7 ; une édition plus ancienne comptait quatre volumes : t. i, l), r Erste Theil der eliristlichen orlhodoxischen Bûcher und Schriften… Kàspar Schivenckfeld ; t. ii, Epistolar., I" pari. ; t. iii, Epistolar., 2* part. ; t. iv, Epistolar., '.V pari. Voir aussi Enders, Lnthers liriejwecnsel, Francfort, 1884 sq. ; Kroker, Luthers Tischreden, 1903.

II. Littérature. Voir surtout Karl Ecke, Schivenckfehl, Luther undder Gedanke einer aposlolischen Reformalion, Berlin, 1911 ; antérieurement à cet ouvrage important, Realencyklopadie jur protestantische Théologie, t. xviii, p. 72 s|., arl Icle de < iriltzmacher, avec la bibliographie plus ancienne.

L. Cristi m. SCHWYZ (Rodolphe de) de son non GASSBR, I l'ère mineur capucin suisse du xvin siècle, défenseur de la religion catholique contre les attaques des protestants, des hérétiques et des athées de tout genre, principalement des ministres réformés.1.-1 1. Iàsi à Niederurnen et Cl. Schobinger, lequel avait apostasie de l’ordre des capucins, à Zurich. - Né à Schwyz, en lii 17, Rodolphe < lasser entra dans l’ordre des capucins en 1667 el habita cidre autres les couvents de Schwyz,

Soleure et Milan. Il fut an prédicateur très estimé et exerça à plusieurs reprises la charge de gardien. Il mourut a Schwyz le 23 février 1709.

Son premier ouvrage, el aussi le plus curieux, est {.ussforderung mil aller-demùtigst gebollnem Vernunfl liuiz an aile Alheisten, Machiaoellislen, gefdhrliche

Hominien, und jalseli pnlilisehr Well Kinder zu rinem

Zwey Kampf) auff dem Plan kurtzmeiliger Dichlung, mit dem Schwerdt, der sonderbaren Beweisslhumben : iilso un Gedichte, mit Wahrheit besprengte Historia l’un Philologo einem Poriugiesischen Cavalieren und Carabella einer Kagserin in China, Zug, 1686 1688, en 3 vol. in 8°, 24 1087 61 p., 16 366el 132 22p, 8 705

38 p. ; Augsbourg et Inspruck, 1749, en 3 vol. in-8°. Le but poursuivi dans cet ouvrage est de prémunir le peuple, principalement les catholiques, contre les mauvais livres, qui inondaient la Suisse et les autres pays. La pensée qui domine dans tout l’ouvrage, c’est que l’homme, créé par Dieu, appartient également à Dieu, et que, par conséquent, l’unique mobile de sa vie doit être l’amour de Dieu, à l’exclusion de tout amour-propre, qui est à la base de toute hérésie et de toute corruption du cœur. A la fin de cette œuvre, l’auteur promet la publication d’un livre, qui traiterait de la miséricordieuse rédemption. Il ne paraît toutefois pas avoir tenu cette promesse, empêché probablement par son activité assidue comme polémiste.

La polémique entre Rodolphe de Schwyz et les ministres protestants J.-1I. Fàsi et Cl. Schobinger est pleine d’intérêt. Elle débuta avec l’ouvrage du P. Rodolphe : Ein kostbahrer Schat ;. Bas ist : Fùnfjzehn gute Ratschlàg eines wahren Freunds der eoangelischen Glarncrcn, Zug. 1095, in-8°. x-244 p., dans lequel il donne l’exposé de la vraie et de la fausse loi, accompagné de précieux conseils et soumet la doctrine et l’histoire de la réforme à un examen serré. l’eu après, J.-H. Fàsi publia Sonnen-Blumen der gôttlichen Wahrheit, qui était d’abord une réplique à Die Mcssblum de J. Gantner, curé de Nafels. mais q Ji, dans un appendice, tâchait de démontrer que l’ouvrage Fùnfjzehn gute Ratschlàg du I'. Rodolphe était sans valeur. Le P. Rodolphe ne tarda pas à répondre par un autre ouvrage : Augen-Spiegel oder Xasen-Brùllen, für den Herrn Johann Heinrich Fàsi… Damit er bey hesserer Erdawung sclicn môge, ob die funfjzehen Ralhschlàg F. Rudolphi Capucinern von Schweilz so klein, ja gar nichtig sind, Zug, 1696, in-8o, viii-266 p. Ce même ouvrage du P. Rodolphe contient encore une autre réplique : Antwort liber dus Send-Schrciben, welches llcrr Antonius Tschudi von Glarus an und wider P. Rudolphum… in ofjentlichen Truck abgehn lassen, Zug, 1696, in-8o, 23 p.. dirigée contre Antoine Tschudi, qui avait attaqué également les Fùnfjzehn gute Ratschlàg du capucin.

Entre temps, ce même ouvrage du P. Rodolphe fut l’objet d’une attaque plus rude de la part de l’excapucin Cl. Schobinger, dans Schrifjtrnàssifie WaaaSchale darinnen der vermeinte kostbare Schatz P. Rudolphi Capucini von Schweilz denen eoangelischen Landleuten LOblichen ('.unions Glarus in XV Ralhschlàuen aufgetragen und die darin enthaltenen fûrnehmsten Religions-Punkte heutiger Rômischer Kirchen in XV Gesprûchen zu leicht auj eigener Erfahrung erjunden WOrden, Zurich, 1695. Le 1'. Rodolphe répondit à cette agression ainsi qu'à la réplique que.1.-11. Fàsi avait publiée contre son Augen-Spiegel oder XasenUrùllen, par Der dreymahl aufl die Capellen gesetzte, dus isi : Dreyfach wohl unterforschie und der Welt unter die Augen gelegte Claudius Schobinger, Prædicant am Œtenbach zu Zurich… Samt einent Anhang dess ungdltigen Urtheils Hrn. Fâsis uber die Nasen-Brùllen…, Constance. 1696, in-S". xvi- 180 p. Ce livre ne mil cependant point fin à la polémique. A. Tschudi publia encore deux écrils contre Hlldolphe de Schwyz en 1696, el. celle même année, parut de la main de (.. rleidinger, sous le pseudonyme de l-'r. Ililarius Stauppizius, s. inquisitionis famulus, une Neugeflochtene Zuchlrulhe mil welcher P. Rudolphus… mortifleiert wird. Ensuite CI. Schobinger édita, en 1699, une autre réplique : Der schlimme Alchymist, P. Rudolf] Gassert, et, enfin, en 1700, parut L(/ : /( Œlung für P. Rudolph de la main de.1. II. Fâsi.

Le P. Rodolphe publia de son côté : Uauptfrag. Ob in (ilaubens SlrciUt/ki-ilen, Richter sei/e dus WorlColles, oder die Hinh Christi. terminé (leja en 1694,

mais édité seulement en 1698, à Colmar, In 8°, 286 p.