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différentes réglons aident le pontife à revêtir les ornemont'- de la messe et l’accompagnent à l’autel. Arrivés an chœur, ils aident les diæros à déposer leurs chasubles et se rangent de chaque côté de l’autel prêts a seconder les diacres spécialement pour le chant de l'évangile et pour l’oblation. Ont. rom. l. 12. On remarquera ici que le chant de l'épitro appartenait primitivement, non au sous-diacre, niais au lecteur, et c’est un acolyte qui apportait le calice, (".'est à partir du îx 1- siècle que ces fonctions, tout au moins en Gaule, sont confiées au sous-diacre. Onl. rom. II. 9.

l.'ordo rom. III. 13. montre les fonctions du sousdiacre à la messe pontificale. Quand l’archidiacre se rend du côte des fidèles pour recevoir le vin de l’offrande, le sous-diacre l’accompagne, tenant en main un calice vide, dans lequel il recueille le vin de l’offrande reçu par l’archidiacre. Après l’offertoire, les sous-diacres apportent les pains que l’archidiacre doit disposer sur l’autel, tantas… quanta' possint populo suffleere. Ce sont les paroles reprises par l’admonition de notre pontifical actuel. Voir plus loin. Pareillement, les sous-diacres présentaient à l’archidiacre le vin et l’eau qui devaient être versés dans le calice. Cet usage ancien est, on le sait, modifié aujourd’hui. D’après Vordo rom. V, S (xr> siècle), c’est le chantre qui apporte l’eau au sous-diacre et désormais c’est le sousdiacre qui verse un peu d’eau dans le calice qu’il présente ensuite au diacre.

En dehors du service à l’autel, les plus anciens ordines (/ et //) marquent leur privilège de toucher les ases sacrés, tandis que les acolytes les portent toujours super planetam. On comprend donc assez difficilement qu’aujourd’hui le sous-diacre doive s’envelopper du voile humerai pour porter la patène pendant la durée du canon. Les sous-diacres devaient aussi laver les linges sacrés : le Liber pontificalis dit du pape Boniface I er (418-423) qu’il défendit aux moniales d’usurper ce privilège : Hic conslituit ut nulla millier aut monacha pallam sacralam contingeret aut lavarel. Liber ponlij., édit. Duchesne, t. i, p. 227. L’expression pallse altaris ou pallæ corporales, qu’on lit dans le pontifical actuel, se comprend mieux quand on se souvient que le corporal antique recouvrait tout l’autel et se rabattait sur le calice et les pains d’offrande. Cf. S. Optât de Milève, De schismate donatistarum adversus Parmenianum, 1. Vf, ii, P. L., t. xi, col. 1063-1068. L’une des fonctions les plus honorables du sous-diacre est donc de conserver intacte la netteté des linges sacrés qui doivent recevoir le corps du Christ. Ainsi c’est dans toute la rigueur du terme que les sous-diacres, ûicoSubcovoi, mot à mot, subministri, ministres du second rang, servent à l’autel, subministrent.

Dom de Puniet fait remarquer qu' « à Rome, les sous-diacres, ou du moins quelques-uns d’entre eux, avaient en plus à assurer la direction du chant liturgique. Saint Grégoire le Grand, témoin d’abus regrettables de la part de certains diacres vaniteux, avait dû déposséder ceux-ci de leur charge de chantres, pour la confier à de simples sous-diacres qui pouvaient dépenser leur zèle sans exposer la dignité exceptionnelle des clercs consacrés. Le pontifical romain, t. i, Paris, 1930, p. 179. Quelque chose d’analogue se retrouve aujourd’hui dans le rôle attribué au sous-diacre dans les cérémonies pontificales : il supplée le chantre pour porter » au trône l’intonation des antiennes de vêpres et des laudes. C’est également le sous-diacre qui annonce l’alléluia du samedi saint.

3° Le ponti/ical. — On retrouve l'énumération de ces fonctions dans la belle exhortation que l'évêque adresse aux futurs sous-diacres et qui commence par ces mots : Adepturi, filii carissimi, officiant subdiaconalus…

Sedulo attendrie quale mlnisterfum vobia traditur : Snbdiaconum enim oportet aquam ad ministeriura altaris

pneparare ; Diacono œinlstrare ; pallas altaris, et corporalla abluere ; Cahcem, et Patenam in asum sacrifleti eidem offerre. Oblationes tpise venlunt in altare, panes propositions vocantur. De ipsis oblationlbus tantum débet in altaro

poni, quantum populo possit sulliooro, ne aliquid putridum

in sacrario remaneat. Pallee, quæsunt In substratorio altaris, in alio vase debent lavari, et in alio corporales palla'. Ubi autein corporales pallæ lotæ fueiint, nulluiu aliud linteanien débet lavari, ipsaquo lolionis aqua in baptisterium débet vergi.

Suivent les exhortations, basées sur le symbolisme de l’autel, qui représente le Christ lui-même, des nappes et des corporaux, qui représentent les fidèles, membres du Christ, et qui doivent entourer le Sauveur comme un vêtement précieux. Ces exhortations se concluent en rappelant aux sous-diacres leurs obligations morales.

III. Ordination.

Les rites.

Dans l’article

général sur le sacrement de I’Ordue, t. xi, le rite de l’ordination du sous-diaconat a été, au point de vue historique, suffisamment exposé : rite primitif, col. 1252 ; développement du rite primitif dans l'Église arménienne, col. 1259, et dans l'Église latine, rite romain, col. 1263-1264, rite gallican, col. 1266, fusion des deux rites, col. 1268 ; enfin, évolution finale dans le pontifical actuel, col. 1271.

Le pontifical indique le rite suivant : Après l’admonition, dont on a rappelé le début, l'évêque, présentant le calice et la patène vides aux ordinands agenouillés devant lui, leur dit en leur faisant toucher de la main droite ces vases sacrés : Videte cujus ministerium vobis traditur ; ideo vos admoneo, ut ita vos exhibeatis, ut Deo placere possitis. L’ordinand touche ensuite les burettes emplies de vin et d’eau que lui présente l’archidiacre. L’ordination est ainsi complète ; il ne reste plus qu'à implorer la bénédiction divine pour les nouveaux sousdiacres. Le pontifical indique ici deux prières de l'évêque. La première est pour inviter le peuple à implorer avec lui cette bénédiction ; la seconde est plus expressive :

Domine sancte, Pater omnipotens, teterne Deus, benedicere dignare hos famulos tuos, quos ad Subdiaconatus oflicium eligere dignatus es ; ut eos in sacrario tuo sancto strenuos, sollicitosque cselestis militise instituas excubitores, sanctisquealtaribus tuis fideliter subministrent ; et requiescat super eos Spiritus sapientise et intellectus ; …et eos in ministerio divino confirmes, ut obedientes facto, ac dicto parentes, tuam gratiam consequantur.

Suit la tradition des vêtements propres au sousdiacre, tradition accompagnée, pour chaque vêtement, d’une formule appropriée. L’amict apprend aux sousdiacres à exercer sur leur parole et leur voix un contrôle de tous les instants. Le manipule, l’ancienne mappula, indique, selon le pontifical, le fruit des bonnes œuvres. On sait que la mappula ancienne était une sorte de serviette qu’on portait dans la main gauche pour s’essuyer le visage ou qu’on repliait sur l’avant-bras. Déjà au x c siècle le manipule était remis à l’ordination du sous-diacre. Vient ensuite la tradition de la tunique, « vêtement de joie et d’allégresse », laquelle, primitivement, ne se distinguait pas de l’aube ou tunique de lin commune à tous les clercs majeurs. Enfin, la cérémonie se termine par la tradition de l'épistolier. Nous avons vu que primitivement il n’appartenait pas au sous-diacre de chanter l'épître. La coutume cependant est antérieure au IXe siècle, où elle est attestée par VOrdo romain. Amalaire a même protesté contre cet usage. De ecclesiasticis officiis, t. II, c. xi, P. L., t. cv, col. 1086. La tradition de l'épistolier semble dater de l'époque de Durand de Mende. Il était normal que le chant de I'épître fût réservé au sous-diacre, puisque, de temps immémorial, celui de l'évangile était l’apanage des diacres.

Une remarque s’impose au sujet des cérémonies qui