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STENGEL (GEORGES] — STERCORANISME


Quant à la théologie populaire, elle s’offre en une série d'écrits d'étendue variable (200 à 600 p. in-8°) roulant en général sur le thème de la Providence et inspires au théologien-prédicateur par les angoisses de la guerre de Trente ans. A voir les titres de ces livres, on ne se douterait pas toujours que ce sont autant d’apologies de la bonté et de la justice de Dieu : Spes et fiducia. Ingolstadt, 1645 ; Sortes, 1645 ; Mundus et nuindi partes, 16-15 ; De monstris, 1647 ; Mutrimonia fausla et infausta, 1647 ; Crœsus et Codrus, - 1648 ; De honore dignis vel indignis, 1050 ; Talio, 1650 ; Cibus esurientium. 1650. Rassemblés, coordonnés, complètes, ces quelque dix ouvrages composeront finalement un vaste recueil, appelé à nourrir l’apologétique en Allemagne durant les xviie et xviii siècles : Opus de judiciis dioinis quai Deus in mundo exercet…, Ingolstadt, 1651, 4 vol. in-4°, avec index pour la prédication dominicale. Avant d'être aussi publiée en allemand, Augsbourg-Dillingen, 1712, l'œuvre paraîtra encore a Cologne en 1686 sous ce titre : Mundus theoreticus divinorum judiciorum, in quatuor partes digestus…, 4 vol. in -fol.

Quelque point de doctrine qu’il traite, la méthode du P. Stengel est toujours la même ; après un bref exposé de la croyance traditionnelle sur le point en question, il accumule avec autant d'érudition que de piété tout ce que la littérature et les arts des temps anciens et modernes fournissent d’histoires, de symboles, d’images se rapportant de près ou de loin au sujet, pour en tirer en définitive une leçon morale. Il va sans dire que celle-ci perd souvent de sa force à être ainsi noyée dans les détails les plus étranges. Notre goût ne supporte guère non plus de voir les noms de Jésus et Marie voisiner, parfois dans la même phrase, avec ceux de divinités ou de héros antiques aux légendes plus que suspectes. Et qu’il est pénible de trouver chez ce contemporain de Spee, chez cet ami de Tanner, un tel manque de sens critique quant aux histoires de sorcières !

En somme, esprit plus curieux que profond, homme d’action plus que penseur, Stengel a laissé une œuvre théologique qui, malgré son étendue, paraît aujourd’hui assez mince. Il a joui néanmoins d’une grande réputation de doctrine, due autant, semble-t-il, au sérieux de son ministère sacerdotal qu'à la science et à la piété répandues dans ses livres.

Sommervogel, Bibl. de la Comp. de Jésus, t. vii, 15461559 ; Veith, Bibliotheca auguslana, t. iii, p. 181-206 ; Wetzer-Welte, Kirclienlexikon, t. xi, p. 756.

J. Gœtz.

    1. STENON Jean-Nicolas##


STENON Jean-Nicolas, de son vrai nom Steensen, savant ecclésiastique danois (1638-1686). — Jan Niels Steensen naquit à Copenhague le 10 janvier 1638 au sein d’une famille luthérienne. Il fit d’excellentes études scientifiques et fut vite connu dans le monde savant par ses travaux remarquables sur la physique, l’anatomie et la médecine. Le grand-duc Côme III de Florence ayant entendu vanter les connaissances et l'érudition du jeune médecin danois l’appela à sa cour et lui confia l'éducation de son fils. En se rendant à Florence, Sténon fit un assez long séjour à Paris où il eut l’occasion d’entrer en relations avec Bossuet qui entreprit de le convertir à la foi catholique ; c’est à Florence cependant que Sténon devait abjurer le luthéranisme, en 1667 ; bientôt après, il abandonnait ses travaux pour embrasser l'état ecclésiastique. En 1677, le pape Innocent XI l’appela à Rome, le sacra évêque de Titiopolis et le renvoya dans son pays avec le titre de vicaire apostolique de tout le Nord. Sténon déploya un grand zèle pour obtenir le retour à la foi de ses compatriotes ; il mourut saintement à Schwerin le 25 novembre 1686. Le procès pour la béatification de ce grand serviteur de l'Église a été réintro duit récemment devant la Congrégation des Piles. Outre ses ouvrages scientifiques, Sténon est l’auteur des écrits suivants : Epistola ad virum eruditum, cum quo in unitate sanctse romanæ Ecclesiæ, nicriutm amicitiam inire desiderat, de methodo convincendi acatlwlieum, jtixta C.hnjsostomi homiliam XXXIU in Acla Apostolorum, Florence, 1675, in-4° ; Epistola de interprète Sacras Scripturæ, Florence, 1675, in-4° ; Epistola de propria conversione, Florence, 1677 ; Elucidai io epistola ; de propria conversione, Hanovre, 1680, in-4° ; Scrutinium reformalorum oslendens reformatores morum fuisse a Deo, reformatores autem fidei et doctriiur non fuisse, Florence, 1677, in-4° ; Defensio Scrutinii, reformalorum, Hanovre, 1679, in-4° ; De purgatorio cum discursu utrum pontificii, an protestantes, in religionis negoiio, conscienliaz suæ rectius consulant, Hanovre, 1679, in-4° ; Antilogia contra D. Michaèl Siricii ostensionem abominationum papatus idololatricarum, Rostock, 1687, in-4°.

Maar, To uudgine Arbejder af Nikolaus Sténo fra Biblioteca Laurentiana, Copenhague, 1910 ; Jorgensen, Nils Steensen, Copenhague, 1884 ; Plenkers, Der Dàne Niels Stensen Fribourg, 1884 ; Rose, Nikolaus Sténos Liv og Dod. Oversa, af V. Maar, Copenhague, 1906 ; Metzler, Nikolaus Sténo, dans Paslor bonus, t. xxiii, Trêves, 1911 ; Correspondance inédile de Mabillon et de Montfaucon avec l’Italie, éd. Valéry, t. iii, 1846, passim ; Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. iv, col. 403.

J. Mercier.

    1. STENTRUP Ferdinand##


STENTRUP Ferdinand, jésuite, né le 8 juillet 1831, à Munster-en-Vestphalie, professeur de théologie à Inspruck de 1868 à 1893, mort à Kalksburg le le 15 juillet 1898. Il a laissé : Prælectiones dogmaticee de Deo uno, Inspruck, 1878 ; Prælecliones dogmalicse de Verbo incarnalo, 2 vol., 1882-1889 ; De locis theologicis, synopsis prxlectionum, 1889 ; De flde, synopsis…, 1890 ; De SS. Trinitatis mysterio, synopsis…, 1891 ; Synopsis tractatus scolastici de Deo uno, 1895. Le P. Stentrup avait fondé en 1877, de concert avec le P. Wieser, la revue Zeilschrifl fur katholische Théologie. Il y fit paraître un certain nombre d’articles.

Sommervogel, Bibl. de la Comp. de Jésus, t. ix, col. 862 ; Hurter, Nomenclator, 3° éd., t. v, col. 1912.

J. de Blic. STÉPHANIE DE L’INCARNATION,

Clarisse espagnole du monastère de Lerma dans la première moitié du xvir 2 siècle. Non moins célèbre par ses connaissances théologiques que par la sainteté de sa vie, elle composa les ouvrages inédits suivants : De generatione œterna, de rerum creatione et de earumdem conservatione, in-4° ; De incarnalione Verbi divini, in-4° ; De redemptione hominis, de glorificatione humanæ naturse ac Domini resurreclione, in-4° ; De judicio universali, in-4°. Le premier traité est conservé à la bibl. royale de Madrid et le premier et le troisième

i la bibl. du couvent des frères mineurs à Palencia,

plut. 153, n. 35, ainsi qu’un livre inédit De oratione et meditalione, in-8°. Sur l’ordre de son confesseur, le P. Alphonse de Villa Mediana, elle rédigea aussi sa vie, qui serait conservée à la bibl. royale de Madrid.

Pierre de Alva et Astorga, Militia immaculaiæ conceplionis virginls Mariée, Louvain, 1663, col. 1422 ; Jean de Saint-Antoine, Bibliotheca universa franciscana, t. iii, .Madrid, 1733, p. 106 ; J.-H. Sbaralea, Supplementum ad acriptores ord. min., 2e éd., t. iii, Home, 1936, p. 109.

A. Teetært.

    1. STERCORANISME##


STERCORANISME. — Par ce mot, dont l'étymologie, stercus, à elle seule évoque déjà un sens fort défavorable pour le système qu’il désigne, un certain nombre de théologiens, à une époque où la doctrine de l’objectivité et du devenir des « espèces » eucharistiques n'était pas encore achevée, ont cru devoir stigmatiser l’opinion selon laquelle le sacrement du