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SYMBOLES. ORIGINES HISTORIQUES


rait été uni au souvenu du concile. Les régestes des

acles du patriarcat de Constantinople, t. i, fasc. 1, n. 3, p. 2-3. Quoi qu’il en soit, le symbole de Nicée-Constantinople, dans sa tonne authentique, devint rapidement le symbole baptismal des Églises orientales, et l’est encore aujourd’hui..Même à Rome, il évinça l’antique symbole à l’époque située entre 500 et 900.

C’est Pierre le Foulon qui introduisit la récitation du symbole de Nicée-Constantinople à la messe. Cf. Pierre le Foulon, t. zii, col. 1935. Cet usage se répandit assez rapidement dans les Églises orientales. En Gaule, il existait déjà du temps de Charlemagne, tandis qu’à Home, il ne fut introduit qlie vers l’an 1020 a l’instigation de L’empereur Henri II. Cf. Bernon de Reichenau, De officia missse, c. ii, P. L., t.cxLii, col. 1060 sq.

3. Le symbole de Chalcédoine.

On peut entendre par symbole de Chalcédoine le symbole de Nicée-Constantinople, indiqué par le IV concile comme exprimant la foi catholique..Mais sous ce titre, nous désignons ici la formule de foi consacrant la doctrine christologique. Il est constitué par la partie centrale du formulaire dogmatique, voir ici t. ii, col. 2194-2195. Hahn, § 146, le commence à’E-ôjxsvoi tgîvuv et le termine à t6 twv itatépoyv f, ji.ïv TrapaSsSwxe a’J[i.60Xov. Denzinger-Bannwart, n. 148, y ajoute une partie de la finale reproduite col. 2195. On trouvera à l’art. Chalcédoine toutes les indications utiles sur l’histoire du formulaire, col. 2195-2202 et l’explication du décret dogmatique, col. 2202-2207.

5° Le symbole du X P concile de Tolède, en 676. — Ce long « symbole de foi » est plutôt, comme l’indique le sous-titre de Denzinger-Bannwart, n. 275, une exposition de la foi catholique contre le priscillianisme. Rien d’étonnant donc qu’on y retrouve la présentation binaire des anciens symboles antipriscillianistes : tout d’abord un long et prolixe exposé de la doctrine trinitaire ; ensuite, un long exposé de la doctrine christologique, suivi de quelques lignes sur la résurrection de la chair et le jugement dernier. Il suffit ici d’indiquer quelques assertions plus particulières. Le Fils est déclaré Fils de Dieu selon la nature et non par adoption contre les bonosiens. Le Saint-Esprit procède du l’ère et du Fils (la formule se lit déjà dans la Fides Damasi) et il est envoyé par l’un et par l’autre. Dans la seconde partie, nous retrouvons, sous une forme à peine différente, l’expression du Quicumque : per hoc quod homo, minor est Paire, n. 285 ; et cette infériorité du Fils est exposée sous tous les aspects possibles par rapport aux trois personnes de la Trinité. Il est dit également que le Fils est envoyé non seulement par le l’ère, mais par le Saint-Esprit » et par lui-même », puisqu’en la Trinité, non seulement la volonté, mais l’opération est commune aux trois personnes. Denz.-Bannw. , n. 285.

Ce symbole fut proposé par le métropolitain Quiricius aux évoques et abbés réunis à Tolède le 7 novembre 675. Il fut adopté par toute l’assemblée. Mansi, Concil., t. xi, col. 130 sq. C’est la même profession de foi (à part quelques formules légèrement différentes) qu’on lit dans P. L.. t. XII, col. 951), attribuée par erreur a Eusèbe de Verceil et qui a été présentée comme point de départ vraisemblable du Quicumque. A l’inverse, la dépendance de ce symbole par rapport au Quicumque paraît bien plus probable ; la même tendance antipriscillianiste s’y retrouve, mais avec des développements considérables. On peut donc admettre comme vraisemblable l’opinion de Kùnstle reportant la composition du symbole de rolède jusqu’au v siècle, son auteur demeurant inconnu. Antipriscilliana, p. 73 sq. Le texte dans Denz.-Bannw., n. 275-287 et dans Hahn, ; 182.

i'>" Symbole de foi de saint Léon IX. — Ce symbole est

extrait de la lettre Congratulamur vehementer, 13 avril 1053, adressée par Léon IX à Pierre, patriarche d’Antioche. P. L.. t. cxliii, col. 771 C sq. Dans sa défense des droits du Saint-Siège contre les empiétements de Michel Cérulaire, Léon IX cherchait à se concilier l’appui des évêques d’Orient et à ranimer chez les autres patriarches l’esprit d’indépendance.

Cette profession de foi est à peu près celle qui est émise, sous forme d’interrogations et de réponses, dans les consécrations épiscopales. Elle provient des Slatuta Ecclesise antiqua, qu’on attribuait jadis à un soidisant IVe concile de Carthage (398) et qui semblent dus à saint Césaire d’Arles. Voir t. ii, col. 1806, 1807, 217 1, 2175. Cette profession de foi sera reprise au IIe concile de Lyon. Voir plus loin.

Professions de foi d’Innocent III.

Ces professions

de foi sont au nombre de deux. L’une est contenue dans la lettre Ejus exemplo à l’archevêque de Tarragone, 18 décembre 1208, et fut imposée à Durand d’Osca et aux vaudois. Denz.-Bannw., n. 420-427. L’autre constitue le c. i, De fuie catholica du IVe concile du Latran et elle est dirigée contre les albigeois et les autres hérétiques. Ibid., n. 428-430.

1. Durand d’Osca (Huesca) était un cathare converti par Diègue d’Osama. Il se mit à la tête de l’association des « pauvres catholiques » qui devait travailler à ramener à l’orthodoxie les vaudois de France, d’Italie et d’Espagne. La formule qu’Innocent lui propose, à lui et à ses disciples, rappelle tout d’abord que la foi en la Trinité doit être affirmée en conformité avec le dogme formulé dans le Symbole des apôtres, le symbole de Nicée-Constantinople et le symbole Quicumque. Ce triple rappel est une sorte de consécration officielle des trois principaux symboles. Suivent des développements dogmatiques qui condamnent des erreurs plus ou moins apparentées au catharisme, en affirmant les vérités contraires : la création de toutes choses rapportée au seul et même Dieu, l’incarnation du Fils de Dieu dans une chair véritable et avec une âme humaine raisonnable ; la vérité de l’Église catholique, apostolique et romaine, en dehors de laquelle il n’y a pas de salut, les sacrements avec leurs effets dans l’âme du chrétien et notamment l’indissolubilité et la sainteté du mariage, la licéité du serment, la légitimité du pouvoir séculier, la nécessité de se soumettre à la hiérarchie dans la prédication de la parole de Dieu, la résurrection, le jugement, l’utilité des prières pour les défunts. On proclame en passant que le diable est mauvais, non par condition naturelle, mais parce qu’il l’est devenu par son libre arbitre.

2. La seconde profession de foi expose directement et assez brièvement le dogme trinitaire et, pour le reste, reprend d’une façon abrégée, l’exposé dogmatique de la précédente. Ce sont substantiellement, les mêmes erreurs qu’elle condamne et les mêmes vérités qu’elle affirme. Voir ici t. i, col. 682-68 1.

8° Symbole de foi de Clément IV ou Profession de foi de Michel Paléologue au IIe concile de Lyon (Denz.-Bannw. , n. 461 sq.). — L’origine de la profession de foi sanctionnée au concile de Lyon (1274) remonte à Clément IV (4 mars 1267). Pour obtenir du pape que Charles d’Anjou, souverain des Deux-Siciles, ne revendiquât pas Constantinople, les Grecs s’étaient tournés vers l’rbain IV, puis vers Clément IV, tout prêts à faire l’union pour éviter le pire. Clément IV marqua à l’empereur Michel Paléologue le point de vue romain : il désavoua un projet d’union défectueux qu’avaient agréé, en déliassant leurs pouvoirs, les nonces apostoliques a Constantinople. Il envoya un symbole que l’empereur, le clergé el l>- peuple devaient admettre pour rentrer dans l’Église catholique. Cf. Lyon (IIe concile de), t. ix, col. 1382. Le programme de Clément IV s’exécuta de point en point au 11e concile